La FNSEA et la Fédération nationale ovine (FNO) « attendent de la ministre de l'Ecologie et du Développement durable que celle-ci mette en place des mesures concrètes de régulation du loup », ont-elles mis en avant, lundi, dans un communiqué.
Ces mesures doivent garantir « le maintien de l'activité pastorale sur l'ensemble du territoire et son exercice de façon pérenne », ajoutent-elles.
« Malgré les efforts entrepris par les éleveurs d'ovins pour mettre en place les moyens de protection (85 % en sont équipés), rien n'y fait, les attaques de loups se multiplient. Le loup n'a plus peur de rien. »
« La population de loups croît de façon anarchique et les protocoles technocratiques destinés à le réguler sont totalement inefficaces », constatent les organisations syndicales. Pour elles, « l'heure des choix a sonné ! »
Une délégation d'élus et d'éleveurs doit être reçue dans la semaine, probablement mercredi, au ministère de l'Ecologie, a annoncé, dimanche, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, après une nouvelle attaque attribuée au loup dans la vallée de l'Ubaye.
NKM a souligné que les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sont d'ores et déjà mobilisés pour mettre en œuvre l'arrêté de prélèvement, c'est-à-dire l'abattage d'un loup, qui devait être signé lundi par le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Yvette Mathieu. « Le tir peut intervenir dès demain », a ajouté la ministre, dimanche.
« C'est important d'avoir une réaction rapide, parce que la raison pour laquelle par le passé les tirs de prélèvement ont trop peu fonctionné, c'est que le loup peut parcourir des longues distances très vite », a dit la ministre.
« C'est une espèce protégée, donc on fait attention à ce qu'on fait, mais quand il y a un arrêté de prélèvement, ce n'est pas pour faire semblant », a-t-elle poursuivi, ajoutant vouloir rétablir la confiance entre les éleveurs et les gardes de l'ONCFS.
La ministre a également annoncé qu'une circulaire à l'intention des préfets, avec des arrêtés types, était en cours de préparation pour pouvoir avoir une réaction plus rapide.
La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a décidé d'autoriser un tir de prélèvement après que plus de 70 brebis ont péri à la suite de l'attaque d'un loup dans la nuit de vendredi à samedi sur la commune d'Enchastrayes, au Super-Sauze.
Le week-end dernier, 45 brebis avaient été tuées, sept blessées, et sept avaient disparu dans le même département.
La FNSEA et la FNO rappellent que « l'élevage est une activité indispensable au développement économique des zones de montagne et des autres territoires ».
« Face au désespoir dans lequel sont plongés les moutonniers et aux risques d'abandon de ces zones par l'agriculture, l'heure est venue de répondre à la détresse des éleveurs qui ne peuvent plus assurer leur rôle de producteur ni soulager le stress des troupeaux », poursuivent-elles.
Selon les évaluations officielles, la France compte en 2011 entre 150 et 200 loups, essentiellement sur l'arc alpin, mais aussi dans le Massif central et les Pyrénées. Cette espèce protégée étend progressivement sa zone de présence vers la moyenne montagne. Cette année, des attaques ont été recensées dans dix départements.
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mardi 26 juillet 2011 - 10h12
On joue avec le feu, un jour il y aura un "petit chaperon rouge" et ce sera le drame.