Les forces de l'ordre ont démonté mardi matin le mur érigé la veille devant l'entrée de la préfecture des Hautes-Alpes par des éleveurs protestant notamment contre les attaques de loup, tandis que ces derniers ont dit vouloir poursuivre leur action.
Une soixantaine de CRS sont intervenus vers 09H00 mardi, faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la vingtaine d'éleveurs présents avec vaches et brebis. Les CRS ont abattu le mur en parpaings érigé la veille, puis ils se sont positionnés dans l'enceinte de la préfecture pour en protéger l'accès. Le public devait néanmoins accéder au bâtiment par l'entrée de service.
« On ne lâchera rien. Nous allons rester. Les CRS ont chargé alors qu'il n'y avait pas de raison. On ne négocie pas », a déclaré à l'AFP Sandrine Hauser, secrétaire générale de la FDSEA des Hautes-Alpes.
Les éleveurs ont installé lundi une « ferme du désespoir » devant la préfecture, afin de dénoncer tout au long de la semaine les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien (loup, lait, contraintes administratives, etc.). Mardi, ils vendaient du lait à 30 centimes le litre, soit le prix de vente aux industriels.
« La ferme peut rester devant la préfecture, mais le mur est tombé. La symbolique, je la comprends, mais je n'accepte pas que le personnel et le public ne puissent pas rentrer », a déclaré le préfet, Pierre Besnard, devant la presse. Il a précisé avoir demandé au préfet de la Région Rhône-Alpes, coordinateur du plan loup en France, de rencontrer les syndicats.
Selon les éleveurs, à ce jour, 171 attaques ont eu lieu et 620 animaux ont été tués, soit une hausse de la prédation de 10 % par rapport à l'an passé. Des chiffres contestés par la Direction régionale de l'environnement (Dreal) dans le Rhône-Alpes, qui avance une baisse de 23 %. Le préfet des Hautes-Alpes a autorisé l'abattage de 6 loups pendant une période de 6 mois, a rappelé la préfecture la semaine dernière. « Si, à ce jour, un seul loup a été prélevé, tout est mis en œuvre pour tenter d'y parvenir », a-t-elle précisé.