Les Fromageries de Blâmont, dans la Meurthe-et-Moselle, traversent une passe difficile. La coopérative lorraine envisage de réaliser des coupes claires dans ses charges pour limiter les pertes de l'exercice 2009-2010. Ses responsables s'en sont expliqués dans une ambiance tendue le 24 février 2010 devant quelque quatre cents de leurs producteurs.
L'entreprise perd de l'argent sur chaque meule d'emmental fabriquée dans son usine de Belfort. Sur l'exercice 2008-2009, ce fromage avait déjà été la source principale d'une perte de 2 millions d'euros.
Depuis, le manque de valorisation via des conditionnements plus élaborés et, surtout, la concurrence d'emmental allemand fabriqué avec du lait payé moins cher, ont creusé le trou.
La sonnette d'alarme a donc été tirée. Le directeur général Albert Arent a été remercié. La direction a été confiée à deux des cadres de l'entreprise, en concertation avec Bernard Batho, président de la coopérative.
Un plan d'économies draconien doit être mis en place pour ramener le déficit à la fin de l'exercice à son niveau de 2008-2009. Aucun effort n'est demandé pour l'instant aux producteurs qui ont été réglés 292 euros pour 1.000 litres en janvier.
En revanche, les discussions avec L'Ermitage, la coopérative vosgienne, en vue de créer un grand pôle fromager dans l'Est, sont mises entre parenthèses. Les Fromageries de Blâmont veulent redresser la barre avant de revenir à la table des négociations.
Deux positionnements Les Fromageries de Blâmont sont nées en juillet 2008 de la fusion de la Coopérative agricole laitière (CAL) de Blâmont et de l'Union lorraine des producteurs de lait (ULPL). La première est positionnée sur les AOC munster et brie de Meaux ainsi que les pâtes molles, la seconde avait repris l'unité de production d'emmental de la CLFC à Belfort. Cet ensemble transforme 225 millions de litres, dont 150 millions de collecte propre livrée par 470 producteurs. Belfort absorbe environ 100 millions de litres par an. |