Selon des informations du quotidien anglais The Guardian, un consortium laitier britannique projette de construire une complexe de 8.100 vaches laitières, à Nocton Heath, dans le Lincolnshire, en Angleterre.
Cette étable aux dimensions industrielles, probablement l'une des toutes premières – si ce n'est la première – en Europe, du moins dans sa partie occidentale, annoncée comme « un porte-drapeau de l’industrie laitière », le nec plus ultra en termes d'écoconception et de bien-être animal, atteindrait en émission de carbone l'équivalent de 3.000 foyers, selon les opposants au projet.
Le consortium de producteurs laitiers Nocton Dairies Ltd., promotteur de ce projet, annonce la plus grosse ferme laitière au Royaume-Uni, d’une capacité de 250.000 litres par jour. Un investissement de 40 millions de livres (environ 44,2 millions d'euros) qui créerait 80 emplois, révèle le journal The Guardian.
Le consortium souligne que les vaches laitières, en stabulation libre, pourront s’étendre sur du sable – nettoyé et recyclé en permanence – dans leurs logettes. Les déjections seront en partie injectées dans un système de production de méthane, lequel alimentera le complexe bovin et 2.000 foyers avoisinants, ou épandues sur les quelque 21.500 acres (environ 8.700 hectares) de terre que comporte le projet.
Ces parcelles seront destinées à la production de luzerne et de maïs pour l’alimentation des vaches. Des sous-produits d’une usine voisine d’éthanol et d’une usine de fabrication de sucre de betterave seront aussi intégrés à leur ration.
Les associations de défense des animaux, surtout la Vegetarians International Voice for Animals (Viva), fustigent ce « désastre environnemental » et voient dans ce projet une « prison laitière » qui « condamne les animaux aux hangars sombres pour toute leur vie ».
Le projet a été soumis au conseil du district de Kesteven Nord, qui doit maintenant trancher le litige. Selon The Guardian, les vestiges romains présents sur le site du Lincolnshire choisi par le consortium pour son mégacomplexe laitier, et les risques de pollution que représente une telle structure seraient les derniers remparts derrière lesquels les opposants au projet pourraient encore s'abriter.