Faisant suite à l'adoption définitive de la loi d'avenir agricole par le Parlement, les réactions syndicales ne se sont pas faites attendre.
La FNSEA veut « donner un avenir à la loi d'avenir »
Le syndicat majoritaire « s'était interrogé sur l'intérêt d'une nouvelle loi » lors de l'annonce du projet. Il considère aujourd'hui que la loi a réussi à « professionnaliser une agriculture mise en œuvre par de véritables professionnels ». Reconnaissant avoir eu « de vrais débats et de vrais combats », le « dialogue riche et l'écoute du ministre ont permis de réelles avancées », estime la FNSEA. Le syndicat exprime toutefois des attentes sur l'innovation et la recherche.
Jeunes Agriculteurs : « La protection des terres recule face à l'avancée du béton »
Le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) regrette, dans un communiqué commun avec d'autres organisations et élus (1), le manque d'ambition de la loi sur la préservation du foncier. Le texte « limite la possibilité pour les CDPENAF (2) d'examiner certains documents d'urbanisme qui proposerait une réduction trop importante d'espaces agricoles ». JA regrette que ces « solutions concrètes pour arrêter d'urgence l'artificialisation des terres agricoles n'aient pu être adoptées dans le cadre de la loi d'avenir agricole faute de délais suffisants pour les expertiser ». Le syndicat « invite donc le gouvernement à réagir face à cette logique de gaspillage foncier qui mène clairement le pays dans une impasse économique, écologique et alimentaire ».
La Coordination rurale : « un parcours laborieux »
La CR dénnonce « la précipitation des sénateurs ». A propos des produits phytopharmaceutiques, le syndicat « déplore l'opprobre une nouvelle fois jetée sur les exploitants qui utilisent, avec raisonnement, des produits homologués. Elle attire en outre l'attention de chacun sur les conséquences sanitaires que pourrait avoir une impossibilité de protéger leurs récoltes, y compris sur les surfaces en agriculture biologique ». La Coordination rurale salue en revanche « le fait que les sénateurs se soient fait l'écho de la détresse des éleveurs face au loup, en renforçant le droit des exploitants de les abattre ». Enfin, le syndicat regrette « l'alourdissement des contraintes que provoque cette loi, aux antipodes de la simplification tant vantée par Stéphane Le Foll ».
Dans un second communiqué, diffusé le 24 juillet, la CR se dit « satisfaite que l'ouverture des interprofessions agricoles au pluralisme ait été confirmée (..) Elle est reconnaissante aux parlementaires d'avoir pris la mesure de la détresse de l'élevage face aux attaques de loup et d'avoir reconnu la nécessité d'introduire un système de compensation agricole en cas d'artificialisation de surfaces agricoles. Elle accueille aussi très favorablement l'amélioration du cas des associés-coopérateurs (renforcement de leur information, instauration d'une période d'essai d'un an pour tout nouvel associé...). Sur ces différentes mesures, le projet de loi devrait remédier à des situations qui étaient anormales ».
« La CR déplore en revanche le renforcement des prérogatives des Safer, tout comme celui du contrôle des structures, qui sont autant d'atteinte au droit des propriétaires et au libre choix. Elle regrette que n'aient pas été retenus ses amendements de simplification et de libéralisation qu'elle avait proposés. Elle est également consternée de constater qu'une fois de plus, gouvernement et parlementaires - dans leur majorité - n'ont pas eu l'audace de remettre en cause un système datant de 1936 pour le commerce des céréales et qui constitue une entrave au commerce... alors même que l'ouverture concédée par les sénateurs se limitait au cadre des GIEE. »
La Confédération paysanne dénonce « un décevant manque d'ambition
« Si quelques avancées sont effectivement à noter », la Confédération paysanne ne peut que « déplorer que ce texte n'aille pas assez loin ». Selon le syndicat, la loi d'avenir « entrouvre des portes », mais n'a pas su véritablement « réorienter l'agriculture ». Déçue que l'agroécologie ne prenne pas « corps avec des alternatives non seulement reconnues mais aussi encouragées », la Confédération paysanne attend la rédaction des décrets d'application pour combler ce « manque d'ambition ».
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(1) Association française pour l'étude du sol, Association des Régions de France, Fédération nationale d'agriculture biologique, Filière paysanne, Terre de Liens, Union nationale des Centres permanents d'initiatives pour l'environnement, Brigitte Allain-députée écologiste de la Dordogne, Isabelle Attard-députée Nouvelle Donne du Calvados, Yves Daniel-député socialiste de la Loire-Atlantique, Joël Labbé-sénateur écologiste du Morbihan.
(2) Commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
Tout celà ressemble ...
jeudi 24 juillet 2014 - 13h08
A du vent...occuper des gens à tourner en rond et à justifier des salaires ou des dividendes ou des ressources sans contrepartie... ce que l'on appelle du vent ...