Dans une lettre ouverte adressée mardi au Premier ministre Manuel Valls, Légumes de France regrette que les producteurs « payent très cher la politique du “toujours moins cher” menée par la distribution ».
Cette lettre fait suite à la publication la semaine dernière des résultats 2015 de l'observatoire des prix « fruits et légumes » de Familles rurales qui précisait que le prix moyen des légumes baissait en 2015 à 2,10 euros par kilogramme comparé à 2013 (2,21 €/kg) et à 2014 (2,15 €/kg).
« Les chiffres publiés par Familles rurales confirment malheureusement ceux de l'observatoire de formation des prix et des marges des produits alimentaires présidé par Philippe Chalmin [...], note le syndicat. Ainsi, en 2015, avec 2,10 €/kg, les légumes sont vendus à peine plus cher qu'en 2007 (2 €/kg), moins cher qu'en 2008 (2,21 €/kg). Dans le même temps, le Smic a augmenté de plus de 15,3 %, le prix du gaz naturel a augmenté de plus de 38 %, celui du fioul lourd de plus de 65 %, celui des engrais de plus de 42 %. »
Légumes de France pose ainsi la question : « Comment peut survivre la filière française alors que les légumes étrangers qui arrivent dans les rayons, à des prix sensiblement équivalents à ceux des légumes français, bénéficient d'avantages concurrentiels majeurs ? »
Ajoutant à la liste de difficultés, les différences de pression réglementaire et le « sabordage » du CTIFL, les producteurs de légumes se disent solidaires « des actions menées par leurs collègues éleveurs. Ils participeront à la mobilisation générale organisée par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs le 3 septembre prochain à Paris ainsi qu'à l'action programmée par le Copa-Cogeca le 7 septembre à Bruxelles ».