Les agriculteurs allemands réclament à l'Union européenne 16 millions d'euros de dédommagement pour les préjudices liés à la contamination en mai et juin à la bactérie mortelle Eceh, un chiffre nettement inférieur au manque à gagner estimé par le secteur.
« L'Allemagne a transmis hier à la Commission européenne le chiffre de 16 millions d'euros », a indiqué mardi un porte-parole du ministère de l'Agriculture. Le ministère a regroupé à cet effet les chiffres transmis par les 16 Etats régionaux allemands.
Le dédomagemment de Bruxelles ne couvrira qu'une « petite partie » du préjudice subi par les maraîchers allemands, selon la fédération des agriculteurs Bauernverband, qui évalue dans un communiqué mardi le manque à gagner de la filière à 75 millions d'euros.
La fédération déplore que les seuils d'indemnisation par hectare, fixés par Bruxelles, soient trop bas. En outre, les aides ne concernent pas certaines productions, comme les radis ou la roquette, qui ont également été affectées.
Enfin, certains agriculteurs qui ont dès le début de l'épidémie détruit leurs cultures ne peuvent pas fournir les justificatifs nécessaires, a expliqué un porte-parole de la fédération.
Le Bauernverband, comme plusieurs autres fédérations européennes, jugent d'ores et déjà insuffisantes les aides promises par la Commission, réclament un élargissement de leur champ et des programmes ciblés pour relancer une demande toujours atone.
« Le marché dans son ensemble ne s'est pas totalement remis après la levée de l'alerte » sur certains légumes, fait valoir la fédération allemande.
Les agriculteurs espagnols ont été les plus touchés par la désaffection des consommateurs, le premier soupçon s'étant porté sur un concombre espagnol. Mais là aussi, le chiffre réclamé à l'UE, 71 millions d'euros, est nettement inférieur aux estimations initiales de manque à gagner, de l'ordre de 350 millions d'euros.
La Commission européenne avait annoncé au début de juin mettre à disposition un budget de 210 millions d'euros pour dédommager les producteurs de l'UE, une enveloppe relevée par rapport à une première proposition de 150 millions d'euros jugée trop basse par le monde agricole.