Vendredi 13 juin 2014, la Commission européenne a rendu public son rapport sur les évolutions du marché des produits laitiers et sur la mise en œuvre du « paquet lait » adopté en 2012.
Le rapport relate la persistance de doutes quant à l'efficacité réelle des outils communautaires de gestion de marché face à la volatilité ou en cas de crise après la fin des quotas laitiers. Bruxelles n'avance aucune nouvelle mesure pour l'instant, mais promet de poursuivre les discussions en cours sur la nécessité d'outils supplémentaires avant la publication du prochain rapport prévue en 2018.
Plus spécifiquement sur le « paquet lait », la Commission considère qu'il est trop tôt pour tirer un bilan représentatif de sa mise en place. « Les mesures nécessaires à son application, comme la création d'organisations de producteurs (OP) et l'organisation de négociations collectives [du prix du lait avec l'industrie, ndlr.] demandent du temps et une forte dynamique des éleveurs eux-mêmes. » En France, ce paquet lait se traduit notamment au travers de la mise en place des OP et de la contractualisation.
Selon Bruxelles, douze Etats membres ont retenu la voie de la contractualisation. Il s'agit de la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la France, la Hongrie, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et l'Espagne. La Belgique et le Royaume-Uni ont opté pour un code de bonnes pratiques négocié entre producteurs et industriels. Toujours selon le rapport de la Commission, six pays ont reconnu des OP : la République tchèque, la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Belgique, et l'Italie. Dans les quatre premiers, des négociations collectives ont eu lieu sur des volumes représentant 4 à 33 % de la collecte nationale.
Dans un communiqué de presse diffusé le 13 juin, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) rebondit sur les doutes évoqués par Bruxelles dans son rapport sur les outils actuels de gestion de marché. Et elle « s'étonne [que] la Commission ne propose rien de plus à ce stade ». Elle propose la mise en place d'un dispositif « au niveau européen, pour les éleveurs qui joueront volontairement le jeu d'une limitation de production. Il faut prévenir plutôt que guérir ».
Dans un communiqué de presse publié le 13 juin, le Copa-Cogeca (organisations et coopératives agricoles européennes) salue la présentation du rapport de la Commission européenne et se range à son avis. « Le paquet Lait, approuvé en 2012, constitue une étape positive vers une meilleure organisation du secteur et vise également à améliorer la position des producteurs laitiers sur le marché, dans un cadre plus harmonisé. Il est toutefois trop tôt pour en évaluer tous les bénéfices », estime Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca.