« Le lait de consommation est-il vraiment payé à son juste prix, s’est interrogé Claude Sendowski, président du Syndilait (syndicat national du lait de consommation), lors de l'assemblée générale de l'organisation, le 4 mai 2010 à Paris. Son prix moyen en 2009 était de 0,72 €/l, alors qu’une baguette de base coûte 0,80 € et un litre d’essence 1,30 €. Ce n’est pas le bon prix. Je propose de l’augmenter de 10 centimes par litre. »
Pour un foyer moyen en France, qui consomme environ 100 litres de lait par an, cette hausse représenterait 10 €/an. « Faire supporter 80 centimes par mois, est-ce trop pour faire vivre toute une filière ? », lance Claude Sendowski. Avec ces quelques centimes, la majorité des producteurs pourraient vivre décemment. Dans la mesure où l’ensemble de la filière, transformateurs et distributeurs inclus, sera raisonnable et jouera le jeu. »
Le président du Syndilait estime que cette hausse desserrerait la contrainte du prix, apaisant les tensions commerciales qui règnent entre les opérateurs. « Il faut créer de bonnes conditions pour travailler tous ensemble à une vraie stratégie de filière, comme les Allemands l’ont déjà fait ». Surtout si les industriels veulent arrêter de se faire tailler des croupières par nos voisins d’outre-Rhin.
Car l’année 2009 a été difficile pour le lait de consommation en France. Les fabrications reprennent, mais le solde commercial import/export s’est notablement dégradé. En cause, un recul de 16 % en volume (22 % en valeur) des exportations entre 2008 et 2009. Mais surtout, des importations en hausse de 38 % en volume (+19 % en valeur). Ce lait provient d’Allemagne à 62 %, de Belgique à 34 % et d’Autriche à 3 %. En ferme, il est nettement inférieur aux prix payés en France.
L’idée d’une revalorisation du lait de consommation est lancée. Mais quelle part reviendra au producteur, à qui les industriels opposent le prix du lait allemand à toute demande de hausse ?