La Confédération paysanne et l'Organisation des producteurs de lait (OPL, branche de la Coordination rurale) ne sont pas vraiment surprises par l'annonce de Lactalis de baisser le prix du lait.
« Les coopératives ont lancé la baisse, les privés ont beau jeu de leur emboîter le pas, souligne Daniel Condat, président de l'OPL. C'est une entente pour ne pas payer le lait ! Ils fabriquent de la baisse aujourd'hui pour limiter la hausse qu'ils devront concéder dans six mois. »
« Lactalis s'aligne sur les moins-disants. Il a toujours réagi comme ça, ironise Yves Sauvaget, responsable en charge du dossier sur le lait à la Confédération paysanne. Pourquoi paierait-il plus cher que les autres industriels, même s'il en a les moyens ? » Le problème vient plutôt de Sodiaal, Coralis ou Terra Lacta, autant de coopératives qui ont déjà décroché.
Sans doute Lactalis teste-t-il aussi la capacité de résistance des producteurs, ainsi que les vides juridiques laissés par la contractualisation. En tout cas, pour Yves Sauvaget, « c'est bien la preuve que les contrats ne protègent absolument pas les producteurs. Ils n'offrent aucune visibilité. Et s'ils deviennent défavorables à l'industriel, ce dernier déclenche la clause de sauvegarde ! » Les producteurs ont toujours servi de variable d'ajustement, et ce n'est pas prêt de changer !
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