La Coordination Sud (Solidarité urgence développement) se mobilise « contre les accaparements de terre » dans les pays en développement par certains Etats ou entreprises, a-t-elle souligné dans un communiqué.
Le 13 octobre 2010, une réunion intergouvernementale du Comité de la sécurité alimentaire se tiendra à Rome « pour étudier les initiatives internationales visant à contrôler les risques liés aux accaparements de terre ».
A cette occasion, la Coordination Sud a publié un rapport sur le sujet, fondé sur six études de cas au Bénin, en Chine, au Guatemala, en Inde, à Madagascar et au Pérou.
« Alors que les États du Nord et du Sud, et les institutions internationales se complaisent dans des mesures de régulation volontaires, la société civile doit être en mesure d'exiger des études d'impact obligatoires en matière économique, sociale et environnementale et la mise en place d'institutions de contrôle qui puissent faire pression sur les États et les investisseurs », affirme le rapport.
« Ces institutions rempliraient un rôle de surveillance des investissements, en matière de transparence des transactions et de respect des droits des populations locales. Par ailleurs, elles pourraient encadrer les études d'impacts afin que celles-ci soient réalisées par des organismes indépendants avec une consultation réelle des populations locales », précise-t-il.
« Face au discours dominant sur le nécessaire essor de l'agriculture intensive de grande échelle pour répondre aux défis à venir de l'agriculture et de la sécurité alimentaire mondiale, il est nécessaire de rassembler une force de proposition pour d'autres modèles d'agriculture et de gestion des ressources naturelles qui peuvent être économiquement et socialement efficaces », affirme également le rapport.
La société civile des pays en développement « doit être appuyée pour continuer de faire valoir l'ensemble de ses droits et participer aux politiques publiques. Il est notamment nécessaire d'avoir une position marquée en matière de politique de gestion du foncier et des ressources naturelles qui appuie des approches alternatives aux “sacro-saints” cadastres et titres de propriété privée individuelle », estime la Coordination Sud.
« Les besoins sont nombreux (renforcement des capacités d'expertise, de plaidoyer, etc.) mais les marges de manoeuvre diffèrent d'un contexte à l'autre, notamment en matière d'accès aux médias et de liberté d'expression », poursuit-elle.
« La société civile du Nord a un rôle important à jouer pour appuyer les initiatives des sociétés civiles du Sud en les renforçant, et en relayant l'information. Ils ont aussi un rôle de sensibilisation sur la question du grand public et de plaidoyer pour faire évoluer les politiques des pays investisseurs et les pratiques de leurs entreprises », selon le rapport.
La Coordination Sud (Solidarité urgence développement) rassemble plus de 130 ONG impliquées dans l'aide aux populations des pays en développement.
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