La section des jeunes de la Coordination rurale (CR), présidée par le Deux-Sévrien Damien Griffault, a présenté, lundi, ses propositions pour « tracer le sillon d'un nouveau dispositif à l'installation ». Elle suggère notamment de « remplacer les prêts bonifiés par une subvention sur la trésorerie ».
« Nous, les jeunes de la CR, avons toujours adopté un positionnement très critique à l'encontre du dispositif d'aide à l'installation, exposent-ils dans leur projet, publié lundi. Loin d'y être opposés, nous souhaitons le voir évoluer conformément aux attentes des candidats à l'installation, dans l'objectif de contribuer à enrayer la diminution du nombre d'installations. »
Subvention unique
Sur le dispositif d'aides en tant que tel, la CR regrette les « très fortes disparités dans les montants attribués » actuellement au titre de la dotation au jeune agriculteur (DJA). « La DJA, qu'il serait plus juste de baptiser DNI (dotation au nouvel installé), devrait être la même pour tous les nouveaux installés, à l'exception des majorations indispensables en zone défavorisée (notamment en zone de montagne), et être indexée sur l'évolution des prix des investissements nécessaires à l'installation », estime-t-elle.
Le syndicat constate par ailleurs que « la prise en charge d'une partie des intérêts d'emprunt par l'État n'apparaît pas toujours comme une solution adaptée aux installations » (taux d'intérêt peu avantageux au regard des taux habituels, plafonds de bonification insuffisants...) ». Ses jeunes proposent donc de remplacer cette bonification « par une subvention sur la trésorerie, équivalente au montant de la bonification, qui serait la DNI-trésorerie ».
Supprimer le plan de développement de l'exploitation (PDE)
Leur objectif est de voir simplifié le parcours à l'installation, tel qu'il existe depuis 2009. Par exemple, « les préconisations du plan de professionnalisation personnalisé (PPP ou 3P) doivent pouvoir se réduire systématiquement au stage des 21 heures dès lors que le jeune est titulaire d'un bac pro agricole ou présente cinq années d'expérience professionnelle », proposent-ils. En outre, la limite de 40 ans à respecter pour pouvoir bénéficier des aides leur paraît être « un critère désuet ».
Quant au plan de développement de l'exploitation (PDE), il doit tout bonnement être supprimé « pour toutes les décisions d'octroi des aides à l'installation ». La justification : « La volatilité des cours des matières premières agricoles, des intrants... Mais aussi la nécessaire adaptation de notre travail au contexte rendent malheureusement quasi impossible le suivi précis d'un programme défini cinq années à l'avance. »
Dix jours après l'annonce du lancement des Assises de l'installation par le gouvernement, et à cinq mois des élections aux chambres d'agriculture, la Coordination rurale semble bien décidée à faire entendre sa voix sur ce sujet stratégique.
Le projet de la Coordination rurale pour l'installation des jeunes agriculteurs : http://www.coordinationrurale.fr/installation-des-jeunes-agriculteurs-le-projet-de-la-cr.html.