Les performances environnementales réalisées dans l'agriculture ces dernières années sont autant de signes encourageants, estime l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), dans un rapport publié à la fin de juin 2013. Elles montrent que « l'agriculture est capable de relever les défis environnementaux futurs », selon elle.
Des données relatives à la performance environnementale de l'agriculture et ses effets sur la qualité de l'eau, de l'air, des sols et de la biodiversité, ont été récoltées dans les 34 pays membres de l'organisation entre 1990 et 2010.
Les analyses qui ont été menées à partir de ces données « montrent qu'il y a eu des progrès dans la gestion de la fertilisation, des pesticides, de l'énergie et de l'eau, en économisant ces intrants par unité de volume de la production ».
L'amélioration de la performance environnementale du secteur agricole au sein des pays de l'OCDE a également découlé de « l'adoption plus généralisée par les agriculteurs de pratiques bénéfiques pour l'environnement, telles que le labour de conservation, l'amélioration du stockage du fumier, l'analyse des éléments nutritifs des sols et l'irrigation au goutte à goutte ».
L'agriculture produit à la fois des « externalités environnementales positives (par exemple la séquestration du carbone) et négatives (par exemple la pollution de l'eau) » en quantité substantielle, sans pour autant que l'on puisse leur attribuer une valeur quelconque, en l'absence de marché pour ces externalités, souligne l'OCDE.
L'organisation précise cependant que « les signes positifs d'amélioration de l'environnement proviennent en partie de la meilleure intégration des questions environnementales dans la décision des agriculteurs depuis le début des années 1990. Dans le détail, on peut évoquer également des mesures environnementales plus strictes, ou encore l'augmentation des aides agroenvironnementales.
Le ralentissement de la croissance de la production agricole, qui s'est opéré dans la plupart des pays de l'OCDE entre 1990 et 2010, a de manière générale contribué à ralentir la croissance de l'utilisation des intrants agricoles et les émissions provenant de l'élevage, comme l'ammoniac et le méthane. Ce qui a « amélioré la qualité de l'environnement », relève le rapport.
L'effort financier supporté par les contribuables des pays de l'OCDE pour diminuer l'impact environnemental de l'agriculture a « considérablement augmenté depuis le début des années 1990 », reconnaît l'OCDE. A présent, il s'élèverait à quelques milliards de dollars chaque année, même si l'OCDE se dit incapable d'en donner une estimation correcte.
L'organisation garde cependant une pointe d'inquiétude. Elle constate que dans certaines régions des pays de l'OCDE, « l'amélioration de la performance environnementale de l'agriculture a été décevante ».
Par ailleurs, « les perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO à 2021 prévoient une augmentation de la production agricole pour presque tous les pays de l'OCDE », prévient l'organisation. Elles s'attend à ce que la pression sur l'environnement s'en trouve à nouveau rehaussée.
« Cela pose un défi politique majeur. Il faut développer simultanément la production pour assurer la sécurité alimentaire des populations, et dans le même temps, réduire les coûts environnementaux et favoriser les avantages environnementaux liés à l'agriculture », analyse l'OCDE.