En 2011, le soutien public à l'agriculture dans les pays de l'OCDE (1) est tombé à 19 % des recettes agricoles totales – soit le niveau le plus bas jamais enregistré –, ce qui s'explique par les évolutions nouvelles survenues sur les marchés internationaux des produits agricoles et non par des changements explicites de politique, indique l'OCDE dans un rapport publié mercredi.
En 2011, le soutien aux producteurs dans les pays de la zone OCDE s'est établi à 252 milliards de dollars (182 milliards d'euros), « confirmant ainsi une tendance à la diminution du soutien à l'agriculture amorcée de longue date », observe l'OCDE dans un communiqué du 19 septembre. Si le rapport, intitulé “Politiques agricoles : suivi et évaluation 2012”, met en lumière une orientation générale du soutien vers des paiements découplés de la production, il y est constaté que les formes de soutien générant des distorsions de la production et des échanges représentent encore la moitié environ des aides totales.
« L'évolution vers une diminution du soutien à l'agriculture est bienvenue, mais il demeure nécessaire de mieux cibler la politique agricole et d'améliorer son rapport coût-efficacité », souligne Ken Ash, chef de la direction des échanges et de l'agriculture de l'OCDE. « Le soutien à l'agriculture doit être plus étroitement lié à l'augmentation de la productivité et de la compétitivité agricoles. Les gouvernements doivent aussi s'employer davantage à résoudre les problèmes environnementaux, à assurer une utilisation viable des ressources et à aider les agriculteurs à mieux gérer les risques. »
Les niveaux de soutien sont encore très variables selon les pays de l'OCDE. Durant la période 2009-2011, le niveau de soutien le plus faible a été enregistré par la Nouvelle-Zélande (1 % seulement du revenu agricole), suivie de l'Australie (3 %) et du Chili (4 %). Les États-Unis (9 %), le Mexique (12 %), Israël (13 %), le Canada (16 %) ont également fourni un soutien inférieur à la moyenne de l'OCDE (20 %). L'Union européenne a ramené son niveau de soutien à 20 % du revenu agricole. Le soutien aux agriculteurs demeure relativement élevé en Islande (47 %), en Corée (50%), au Japon (51 %), en Suisse (56 %) et en Norvège (60 %).
Le soutien total à l'agriculture en pourcentage du revenu national accuse un recul dans la zone de l'OCDE, puisqu'il est passé de 3 % du PIB en moyenne sur la période 1986-1988 à moins de 1 % sur la période 2009-2011. Cette tendance à la baisse peut être observée dans tous les pays de l'OCDE sur le long terme.
Selon les projections de l'OCDE, « les prix des produits agricoles, qui sont aujourd'hui relativement élevés, devraient se maintenir à moyen terme, de sorte que les marchés offriront aux agriculteurs la rémunération que de nombreux gouvernements ont cherché jusqu'ici à leur accorder par le biais de paiements en espèces ou de prix artificiellement élevés ».
« Étant donné l'augmentation de la demande et la pression accrue sur des ressources limitées qui sont actuellement anticipées, le moment est venu d'orienter la politique agricole vers les objectifs d'action les plus pressants, comme la stimulation de l'innovation dans l'ensemble du système alimentaire et agricole, indique M. Ash. Les États en proie à des problèmes de trésorerie les obligeant à réduire leurs dépenses budgétaires devront améliorer le rapport coût-efficacité des politiques agricoles. »
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(1) Organisation de coopération et de développement économiques.
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