Le parquet de Turin a ouvert, mardi 10 novembre, une enquête pour fraude contre plusieurs marques d'huile d'olive, dont plusieurs réputées en Italie, soupçonnés d'avoir vendu comme « extra-vierge » une huile de qualité inférieure.
En juin, un magazine spécialisé avait analysé des échantillons de 20 huiles « extra-vierges » et découvert que neuf d'entre elles ne correspondaient pas aux critères de qualité de cette appellation qui fait souvent grimper les prix de 30 à 40 %. Les analyses menées alors par les autorités ont identifié sept marques ne répondant pas aux critères.
Le ministre de l'Agriculture, Maurizio Martina, s'est rapidement fendu d'un communiqué pour affirmer qu'il suivait de près cette affaire touchant « un secteur stratégique ». « Depuis des mois, nous avons renforcé les contrôles », a-t-il assuré. « Il est important maintenant que toute la lumière soit faite pour protéger les consommateurs et les milliers d'exploitations honnêtes » actuellement en pleine récolte.
Un symbole du Made in Italy
Le syndicat agricole Coldiretti a lui aussi réclamé des réponses rapides « afin de défendre un secteur stratégique du made in Italy », rappelant que les 250 millions d'oliviers italiens fournissaient chaque année 2 milliards d'euros de revenus et 50 millions de journées de travail.
Mais tout en étant le deuxième producteur mondial derrière l'Espagne, l'Italie est aussi le premier importateur d'huiles souvent mélangées à la production locale pour s'en approprier le prestige, déplore la Coldiretti dans un communiqué. Le phénomène a été encore plus marqué récemment : pour compenser une récolte désastreuse, l'Italie a importé plus de 650.000 tonnes d'huile d'olive en 2014, soit une augmentation de 38 %, note la Coldiretti.