Les fleurs des Pays-Bas devront passer des tests en laboratoire avant de pouvoir être exportées en Russie, ce qui risque d'affecter ces échanges représentant chaque année des centaines de millions d'euros, ont annoncé, mardi 4 août, les services sanitaires russes.
L'agence fédérale Rosselkhoznadzor, régulièrement accusée par la presse russe de servir les intérêts de politique étrangère de Moscou sous prétexte de santé publique, avait menacé en juillet d'interdire purement et simplement l'importation de ces marchandises, invoquant une « menace » sanitaire. Finalement, à partir du 10 août, l'entrée de fleurs coupées ne pourra se faire qu'après « des expertises en laboratoire concernant leur situation phytosanitaire », a-t-elle indiqué dans un communiqué, expliquant avoir détecté des bactéries nocives à de nombreuses reprises.
Un lien avec le crash de la Malaysia Airlines ?
De telles procédures risquent de perturber les échanges entre les deux pays. Selon les chiffres de l'association des producteurs de fleurs aux Pays-Bas, les exportations de fleurs et plantes ont représenté, sur le seul premier semestre, 102 millions d'euros, en baisse de 25% par rapport à la même période un an plus tôt. L'année dernière, la Russie était le quatrième pays de destination pour les fleurs et plantes. Elle figure désormais en huitième position.
Moscou a déjà introduit un embargo sur la plupart des produits alimentaires de l'Union européenne en réponse aux sanctions liées à la crise ukrainienne. Certains médias russes ont relevé que les mesures visant les Pays-Bas intervenaient alors que Moscou a opposé son veto à la création d'un tribunal spécial de l'ONU pour juger les responsables du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, qui a fait près de 200 victimes néerlandaises.