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Groupe monde rural

La loi du nombre ne doit pas écraser la ruralité

Publié le mardi 09 juin 2015 - 18h46

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Le Groupe monde rural (GMR) a repris ses rencontres matinales le mardi 9 juin 2015 autour des réformes territoriales qui s'enchaînent, la dernière en cours étant la loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République).

 

« Quelle place sera laissée aux mondes ruraux », s'est interrogé Henri-Bies Pierre, de la FNSEA. Vanick Berberian, maire de Gargilesse (Indre) et président des Maires ruraux (AMRF), a résumé l'agacement de la plupart des participants. « Tout le monde nous aime. Mais la nostalgie d'un temps qui n'existera plus est un boulet. Avançons enfin ! »

 

C'est la vision rêvée des urbains sur le monde rural qui influencerait les réorganisations territoriales. Au grand dam des élus des petites communes : « La ruralité est imbibée de vivacité, de sens du collectif, de débrouillardise. Mais quel est l'avenir de cette audace si on accepte comme dans la future loi Notre que l'on veuille faire notre bonheur malgré nous ? Devra-t-on se rendre à vélo ou à cheval dans les service publics parce qu'il n'y aura plus de train ou que les routes ne seront plus entretenues », s'exclame Rachel Paillard, maire d'une petite commune viticole de la Marne et représentante de la ruralité à l'association des maires de France (AMF). « Dans le plan ruralité annoncé en mars par Manuel Valls, pas une seule fois le mot train n'apparait », selon Vanick Berbérian.

 

Françoise Gatel, sénateur de l'Ille-et-Vilaine poursuit : « Nos communes agricoles sont des territoires économiques de production. L'agriculture française est une des premières industries de ce pays. Le discours venu de la ville "Sauvons la ruralité" est presque dangereux si c'est une ruralité sans emploi, sans services. »

 

 

La question des intercommunalités

 

Alain Calmette (PS), député du Cantal, défend un modèle avec des intercommunalités regroupées, élues au suffrage direct et de grandes régions. « Les intercommunalités sont la chance des communes pour peser sur l'organisation du territoire. » Cette vision était loin d'être partagée par les autres participants : « Pourquoi faut-il des intercommunalités de 5.000, puis 20.000 personnes ? Chiffre ramené lors du débat sur la loi Notre à 15.000 », s'interroge la sénatrice Françoise Gatel. « Il faut un seuil pour faire bouger les situations figées », estime le député du Cantal. Pas d'accord, la sénatrice s'est expliquée : « Les habitants veulent de l'efficacité et de la proximité, que l'on s'occupe d'eux.  N'oublions pas que les élus municipaux sont la plupart du temps bénévoles. Le travail qu'ils font sera toujours à faire. Si on passe aux seules intercommunalités, qui le fera ? L'intercommunalité c'est un projet. Et si les élus de l'intercommunalité sont élus au suffrage direct, autant supprimer les communes. » 

 

Enfin, Manuel Valls a annoncé en mars un plan de 46 mesures avec, en particulier, l'accent mis sur les maisons de service public, les maisons de santé, l'accès au numérique : « Les opérateurs se sont engagés sur la 2G à échéance de la fin de 2016 et sur la 3G à l'échéance de la mi-2017 avec des sanctions prévues en cas de manquement », a souligné Marc-Etienne Pinauldt, représentant du Commissariat général à l'égalité des territoires. Selon tous les élus, le numérique c'est maintenant comme l'eau et l'électricité : le minimum vital que le pays doit apporter à toutes les communes. »

 

Enfin, les participants se sont tous inquiétés de la faible représentation des territoires ruraux dans les futures Régions : « les Listes des régionales feront peu de place aux personnalités du milieu rural », a estimé Rachel Paillard, actuelle conseillère régionale. Et les départements peu peuplés auront mécaniquement peu d'élus : 4 pour tout le Cantal.

 

M.-G. Miossec


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