Les agriculteurs grecs ont renforcé mardi leurs barrages routiers dans le centre et le nord du pays, bloquant plusieurs postes-frontières, pour obtenir un soutien financier à leurs productions.
« Nous déciderons après une réunion à la mi-journée des moyens de renforcer notre mouvement de protestation », a indiqué mardi matin Vaios Ganis, coordinateur des agriculteurs du centre de la Grèce à la télévision Mega.
Les agriculteurs avaient commencé dimanche à bloquer les routes dans la grande plaine de Thessalie, au centre du pays, et en Macédoine orientale, dans le nord du pays.
Plus de 500 tracteurs étaient réunis mardi près de la ville de Larissa (centre) point central de la seule autoroute reliant Athènes à Salonique, la grande ville du nord de la Grèce.
Les agriculteurs exigent notamment une aide financière immédiate pour les produits dont les prix se sont effondrés (céréales, coton, maïs, huile d'olive, lait, fruits).
Ils réclament également une diminution des prix des engrais, des produits pharmaceutiques et des semences, ainsi qu'une ristourne sur le prix de l'électricité et du pétrole, et le gel pour trois ans de leurs dettes auprès de la banque agricole.
Le secrétaire d'Etat aux Finances, Philippos Sachinidis, avait indiqué dimanche que le gouvernement socialiste, au pouvoir depuis octobre, avait déjà fourni en novembre et décembre une aide économique de 112 millions d'euros aux agriculteurs et qu'« il n'existe plus de marge pour d'autres primes ».
La ministre du Développement agricole et de l'Alimentation, Katerina Batzélis, a invité les syndicalistes agricoles à une table ronde les 25 et 26 janvier 2010 pour discuter de l'ensemble des problèmes du secteur.
Le blocage de plusieurs postes-frontières avec la Bulgarie, notamment celui de Promahonas au-dessus de Serres (nord), a entraîné des protestations des autorités bulgares. Ces dernières, par la voix de leur Premier ministre, Boïko Borissov, faisaient écho aux protestations des transporteurs bulgares qui ont qualifié les barrages d'« illégaux, anti-européens et inhumains ».
Le Premier ministre bulgare a demandé lundi soir à la Grèce une levée d'ici à mercredi de ces barrages. Il a menacé de réclamer des compensations pour les camionneurs bulgares, et de demander une intervention de la Commission européenne.
Ces blocages aux postes-frontières bulgaro-grecques étant maintenus mardi, Boïko Borissov a exécuté sa menace, saisissant le même jour la Commission européenne.
« Toute forme de protestation qui viole des droits et libertés fondamentaux d'autres citoyens européens et menace les principes du marché commun est totalement inacceptable », a-t-il écrit dans une lettre au président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Les transporteurs bulgares ont subi des pertes de 10 millions d'euros à la suite de tels barrages des frontières il y a un an, a-t-il affirmé.
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