« Nous souhaitons créer plus de relations sur le long terme avec les pays du sud de la Méditerranée, qui sont des clients réguliers », a indiqué mardi Philippe Pinta, président d'Orama et de l'AGPB (producteurs de blé). Il s'est exprimé ainsi lors de la conférence de presse de présentation du Sommet du végétal qui aura lieu les 18 et 19 janvier prochains à Marseille et au cours duquel il compte porter cette ambition devant les politiques. Le Maghreb, l'Egypte, le Yémen ont représenté 80 % des exportations de blé français sur le marché mondial au second semestre de 2010.
« La France, et nous agriculteurs, nous avons un rôle déterminant et une responsabilité vis-à-vis de nos voisins du sud de la Méditerranée (Algérie, Maroc, Tunisie et Egypte...) qui ont besoin de trouver en nous des partenaires réguliers et fiables. Les événements actuels en sont l'illustration », souligne Philippe Pinta.
« Mais il faut qu'on ait un accompagnement politico-diplomatique sur ce sujet, a complété Xavier Beulin, président de la FNSEA et président de la Fop (producteurs d'oléagineux). Et établir durablement des relations commerciales avec ces pays demande aussi de construire des engagements réciproques. L'Egypte a snobé la France durant deux ans au profit de la Russie mais est bien contente de nous trouver cette année quand la Russie est absente du marché. »
La régulation des marchés des grains sera une autre problématique débattue lors du Sommet du végétal, à la suite des propositions mises en avant par le Gouvernement dans la perspective du G20 présidé par la France.
Pour Orama, cela passe notamment par la constitution de stocks nationaux et par région mondiale. « L'UE est la plus concernée avec les Etats-Unis par la constitution de stocks. Elle doit mettre en place sur ce plan une politique de stockage et déstockage plus ouverte, plus souple, plus rapide d'accès, plus prévisible et prenant davantage en compte l'évolution des coûts de production. Les capacités de stockage doivent suivre, tout particulièrement en France, compte-tenu du niveau actuel de ces capacités », détaille le syndicat agricole.
Selon lui, les capacités nationales de stockage ont régressé de 10 % au cours des dix dernières années pour cause de mises aux normes. « C'est pourquoi nous devons lancer un « plan silo » que nous évaluons à 5 Mt de capacités supplémentaires représentant 1 milliard d'euros d'investissement », chiffre Philippe Pinta, qui demande le soutien de l'Etat pour ce « projet stratégique » qui permettra de « répondre aux objectifs d'approvisionnement des pays importateurs et simultanément de contribuer à la régulation des marchés ».
Les producteurs de grandes cultures ne manqueront pas d'aborder à Marseille la problématique des prix des grains pour le secteur de l'élevage. « Orama est prêt à participer à une réflexion d'ordre structurel sur ces questions. »