Les agriculteurs argentins ont entamé, lundi, une « grève » d'une semaine, cessant de commercialiser leurs céréales et leur soja, pour réclamer la libéralisation des exportations et de meilleurs prix.
Le mouvement a été lancé par les quatre plus grandes organisations rurales, à dix mois de l'élection présidentielle pour remplacer Cristina Kirchner.
Selon ces organisations, il ne devrait pas affecter l'approvisionnement intérieur en blé pour l'élaboration du pain, base de l'alimentation en Argentine.
L'Argentine est le premier exportateur mondial de tourteau et d'huile de soja, le troisième pour les graines de soja, le deuxième pour le maïs et le cinquième pour le blé.
Les producteurs argentins jugent insuffisants les quotas d'exportations de blé – pourtant passés de trois à sept millions de tonnes –, annoncés par le gouvernement.
Ils demandent également un « prix juste » pour 30.000 petits producteurs de blé qui voudraient vendre la tonne à 900 pesos (167 euros), alors que les moulins producteurs de farine et les exportateurs la leur achètent aux alentours de 650-700 pesos (120-130 euros).
Eduardo Buzzi, représentant de la Fédération agraire argentine qui regroupe les petits producteurs, dénonce « le transfert de ressources de la part du gouvernement national, populaire et progressiste, de la poche des petits et moyens producteurs aux multinationales de l'exportation ».
La décision du gouvernement argentin d'augmenter de 25 % la taxe à l'exportation du soja, avait provoqué en 2008 un conflit de six mois paralysant le pays.
Les fédérations agricoles avaient alors cessé à plusieurs reprises toute commercialisation de grains et de viande et avaient dressé des barrages sur les routes à travers le pays.
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