Les négociations entre fournisseurs et distributeurs du secteur alimentaire, en vue d'établir les tarifs pour 2010, sont difficiles, a expliqué, mercredi, Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), à l'occasion de ses vœux.
« Nous constatons que les négociations avec la grande distribution ne se passent pas au mieux », c'est-à-dire « dans l'esprit dans lequel nous avons signé » le texte sur la loi de modernisation de l'économie (LME), a-t-il regretté. Distributeurs et fournisseurs ont jusqu'à la fin de février pour négocier les tarifs de cette année.
Cette phase est prévue dans la loi de modernisation de l'économie (LME), promulguée en août 2008, qui a instauré la liberté de négociation des prix mais qui a créé un rapport de force défavorable pour les PME face aux centrales d'achat de la grande distribution.
Le gouvernement a annoncé en octobre qu'il assignait en justice neuf enseignes de distribution (Castorama, Darty, Intermarché, Carrefour, Casino, Auchan, Leclerc, Cora et Système U) qu'il accusait de pratiques abusives à l'égard de leurs fournisseurs. Castorama a récemment été condamné à une amende de 300.000 euros dans le cadre de cette procédure qui vise à sanctionner des clauses litigieuses dans les contrats.
Le président de l'Ania, qui a récemment claqué la porte du Medef, est également revenu sur ce départ en appelant à une « modernisation » de la représentation patronale.
« Le système actuel [...], qui date de plus de cinquante ans, est archaïque et doit être modernisé », a-t-il affirmé devant ses adhérents, assurant que l'Ania « sera une force de proposition dans les débats qui précéderont l'élection à la présidence du Medef en juin 2010 ». En décembre, l'Ania a quitté le Medef jugeant le coût des cotisations trop élevées par rapport aux prestations fournies.