Des producteurs français de pêches ont bloqué pendant trois heures des camions espagnols, jeudi matin, à la sortie Perpignan-sud de l'autoroute pour protester contre les importations à bas prix, et en ont vidé deux, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, 150 personnes environ venus des Pyrénées-Orientales et du Gard à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, ont bloqué la bretelle de sortie après le péage à partir de 8h30, en déversant sept camions-bennes de pêches françaises, soit près de 100 tonnes, pour « alerter l'opinion et les pouvoirs publics », a déclaré le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales, Michel Guallar.
Ils ont aussi brûlé des palettes sur ce barrage, mais ont rapidement dégagé une voie pour laisser passer les automobilistes.
Les camions espagnols visés devaient en majorité livrer leurs produits au marché d'intérêt national de Perpignan Saint-Charles. Les manifestants ont maintenu leur barrage pendant trois heures avant de quitter les lieux vers 11h30.
Au cours de leur opération, ils ont même vidé le contenu de deux camions, aspergeant de gazole les nectarines du premier pour les rendre inconsommables.
Les forces de l'ordre n'étaient visibles qu'en petit nombre, veillant surtout à ce que quelques altercations avec les chauffeurs espagnols ne dégénèrent pas.
Une équipe de douaniers est venue inspecter le contenu de certains des camions bloqués sous le regard des manifestants, qui mettent en cause ces importations.
Pour Michel Guallar, « les importations de pêches espagnoles perturbent complètement le marché en arrivant à des prix extrêmement bas et nos frigos restent pleins, car on ne peut pas suivre ». Selon lui, la situation est particulièrement grave cette année, car « la production est importante partout, les Espagnols sont arrivés très tôt sur le marché et ils ont attaqué les marchés allemand et du Benelux à des prix de dumping, si bien qu'on ne peut plus y exporter ».
La FDSEA et les JA ont expliqué leur position dans un tract intitulé « Stop au dumping ! Laissez-nous produire français ! »