L'expansion du frelon asiatique en Europe devrait prochainement marquer le pas : les colonies comptent trop de mâles et pas assez d'ouvrières en raison de leur faible diversité génétique, selon des chercheurs de l'institut de recherche sur la biologie de l'insecte (IRBI) de l'université François Rabelais de Tours/CNRS).
Selon les chercheurs, les frelons asiatiques en Europe souffrent d'un « phénomène de dépression de consanguinité » en raison de « l'introduction initiale d'un faible nombre de reines en France », lors de l'arrivée accidentelle de l'espèce sur le continent européen vers 2004. Ils sont arrivés à cette conclusion en analysant plusieurs colonies de frelons collectées tout le long de l'année entre 2012 et 2014.
« Comme pour les colonies de guêpes et de frelons européens, celles du frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) passent par deux stades au cours de l'année : du printemps à la mi-août, des ouvrières sont produites et agrandissent le nid, puis de fin août à décembre des reproducteurs apparaissent (mâles et futures reines) », expliquent-ils dans un communiqué.
Perte de diversité génétique
Cependant, ont observé les chercheurs de l'université de Tours, « 68 % des colonies analysées produisaient des mâles lors de la première période, alors que seules des ouvrières devraient être présentes ». « Une analyse génétique a démontré que leur production était liée à une perte de diversité génétique chez cette espèce, suite à l'introduction initiale d'un faible nombre de reines en France ».
« Comme les mâles ne participent pas aux activités au sein des colonies, cette production de mâles précoces à la place d'ouvrières pourrait ralentir la croissance des colonies et à terme limiter l'expansion de cette espèce invasive », estiment les chercheurs.
Depuis son introduction accidentelle en France, le frelon asiatique envahit l'Europe. Outre le danger que représentent ses piqûres pour l'être humain, le frelon asiatique s'attaque aux abeilles pour les dévorer et a certainement un impact sur la biodiversité en tant que prédateur généraliste.