La semaine passée, le syndicat Jeunes Agriculteurs a multiplié les actions de labour et semis dans des zones industrielles pour dénoncer le scandale des terres délaissées.
« Dans notre département, nous avons perdu 6.000 hectares de terres agricoles en cinq ans, explique François Beneteau, président des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Vienne. Avec le futur tracé de la ligne LGV, c'est plus de 1.000 hectares qui vont encore partir ! »
Pour dénoncer cette situation, le syndicat a semé symboliquement du blé sur une parcelle de 40 hectares autrefois consacrée à l'agriculture. Ce terrain acheté par la communauté de commune de Poitiers il y a deux ans, est « toujours en partie en friche aujourd'hui ».
Du 14 au 20 novembre, les JA ont répété ce type d'action pacifique partout en France pour animer leur « semaine nationale de préservation du foncier » : en Bretagne, dans l'Eure, les Landes, l'Oise...
Tous ont choisi d'anciens terrains agricoles destinés à l'implantation d'entreprises, mais aujourd'hui délaissés. « Ce n'est pas le développement économique que nous dénonçons, mais la prolifération des friches industrielles, insiste Frédéric Vincent, président de JA Maine-et-Loire. Nous devons pouvoir utiliser la ressource jusqu'au dernier moment ». Pour lui, la priorité est de sensibiliser les élus à une consommation moindre. « Nous perdons 800 hectares par an en Maine-et-Loire, soit le potentiel de 15 installations ! »
Au niveau national, « la France perd 26 m² de terres agricoles par seconde, indique Arnaud Tachon, trésorier de JA. Cette surface en blé permettrait de réaliser 59 baguettes de pain ». D'où un slogan en forme d'ultimatum : « Manger ou construire, il faut choisir ! »