Une étude rétrospective et prospective du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), publiée le 28 novembre 2013, souligne l'importance stratégique de l'agriculture et de la forêt dans les territoires. Elle relève le rôle décisif d'une bonne articulation entre filières, territoires, compétitivité et durabilité.
Cette analyse a reçu le soutien de l'Inra, de l'Irstea, de FranceAgriMer et de la Datar (délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale, service du Premier ministre).
L'étude prospective du CGAAER « La France et ses campagnes 2025-2050 : regards croisés filières et territoires » a permis d'analyser comparativement cinq enjeux de portée nationale, examinés sur quinze territoires, sur une période allant de 1950 à nos jours et jusqu'en 2025-2050, « soit près d'un siècle, afin de mieux comprendre les mutations survenues dans le monde rural et de permettre des comparaisons utiles entre territoires », indique Bertrand Hervieu, vice-président du CGAAER, dans sa préface de l'étude.
Cinq grands enjeux de portée nationale ont été distingués dans l'étude rétrospective et prospective du CGAAER : • L'étalement urbain et la préservation des terres agricoles. Trois cas : l'île de la Réunion, le pays de Rennes, le Grand Pic Saint-Loup. • Le climat et l'eau : quelle adaptation pour l'agriculture et la forêt ? Deux cas : le bassin de l'Adour amont et le massif des Landes de Gascogne. • L'intensification écologique de l'agriculture. Quatre cas : l'île de la Réunion (polyculture des Hauts, relations agriculture-élevage), l'Aube (agriculture de conservation), le Poitou (pâturages tournants dynamiques), le Rhône-Alpes (agriculture biologique). • La montagne alpine et l'identité montagnarde. Trois cas : Beaufortain, Bauges, Queyras. • La moyenne montagne, l'herbe et la forêt : quel avenir pour le Massif central ? Quatre cas : Aubrac, Cézallier, Livradois-Forez, Haute-Corrèze. |
« Cette prospective s'est donnée pour ambition d'appréhender les territoires dans leurs relations aux filières, en cherchant à comprendre, dans chaque cas, comment les acteurs parvenaient à conjuguer la compétitivité et la durabilité », précise B. Hervieu.
« Face aux changements rapides en cours, elle montre l'importance décisive de pouvoir nouer et renouer de bonnes articulations entre filières et territoires, assure son auteur. Faute d'avoir réagi, anticipé et innové, des territoires et des filières subissent aujourd'hui des évolutions problématiques en chaîne (économiques, sociales et environnementales). »
D'autres, au contraire, « ont su s'adapter aux temps nouveaux, avec souvent de grands bénéfices. Alors que des filières et territoires s'attachent à trouver de nouvelles solutions, beaucoup apparaissent vulnérables, voire menacés », prévient-il.
L'étude, qui montre « les sérieux risques d'un scénario inacceptable pour le pays », annonce son auteur, révèle a contrario « tout le potentiel productif non valorisé ainsi que les atouts et les opportunités considérables en optant pour un scénario de progrès dans un contexte de mondialisation ».
Elle questionne « les leviers d'action qui permettraient des changements de trajectoire », et contribue à « nourrir la réflexion sur la nécessaire évolution des politiques publiques ».
« Nous recherchons ici à cerner et à qualifier ce qui, dans l'action collective, permet de transformer des ressources rurales en biens et services de qualité, pertinents dans un contexte élargi à l'Europe, à la Méditerranée, au monde », souligne B. Hervieu.
L'analyse a aussi révélé une certaine complexité française.
Pour en savoir plus sur cette analyse rétrospective et prospective « La France et ses campagnes 2025-2050 : regards croisés filières et territoires », téléchargez le document (pdf - 77 pages).