Environ 3.000 personnes selon les organisateurs, 2.000 selon les gendarmes, ont participé samedi à Landivisiau (Finistère) à une « manifestation pour l'emploi », dénonçant notamment le « dumping social » en Allemagne, après la mise en redressement judiciaire, à la fin de février 2013, des abattoirs Gad SAS, a constaté l'AFP.
Après une brève prise de parole devant l'abattoir de Lampaul-Guimiliau qui emploie environ 800 des 1.700 salariés de la société, les manifestants ont défilé dans les rues de Landivisiau, scandant en particulier « dumping social en Allemagne, mort de l'abattage en Bretagne ».
Des éleveurs, des élus locaux et parlementaires de gauche et de droite étaient présents aux côtés des salariés venus parfois en famille. Des représentants de la filière avicole, également en difficulté, ont apporté leurs soutiens aux salariés de l'agroalimentaire.
« On pense au bien-être animal, mais l'ouvrier est oublié dans cette histoire », a dit à l'AFP Pascal, salarié chez Gad depuis onze ans, qui brandissait une pancarte disant « merci à l'Europe ».
« Une délégation sera reçue le 27 mars par les ministres (Stéphane) Le Foll et Guillaume Garot », respectivement ministre de l'Agriculture et ministre délégué à l'Agroalimentaire, a indiqué lors d'une prise de parole Olivier Le Bras, délégué FO de Gad, qui a dénoncé « des distorsions de concurrence » en Europe.
Des éleveurs présents dans le cortège ont dénoncé « un contexte concurrentiel très dur, avec des contraintes règlementaires et environnementales qui découragent des éleveurs ».
Gad SAS (1.700 salariés) est détenue à 65 % par la coopérative morbihannaise Cecab et à 35 % par le groupement de producteurs de porcs Prestor. La société emploie 1.500 personnes dans ses abattoirs de Josselin (Morbihan) et Lampaul-Guimiliau, une cinquantaine de salariés à son siège de Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix, et 80 dans son atelier de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Le dépôt de bilan intervient à un moment critique pour la filière porcine confrontée à de graves difficultés économiques.
Gad a déposé le bilan devant le tribunal de commerce de Brest, mais le dossier a été transféré à Rennes « pour risque de conflit d'intérêts ». La société bretonne a été placée en période d'observation pour une durée de six mois.
Une première manifestation pour l'emploi avait réuni plus d'un millier de personnes à Josselin le 24 février.