Le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a assuré le jeudi 18 juillet 2013 aux salariés de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère), où quelque 800 emplois sont menacés, que l'Etat avait la volonté « de se battre » dans la perspective de « sauver un maximum d'emplois », tout en soulignant qu'il ne voulait pas être « un marchand d'illusions ».
« Je ne suis pas le père Noël, je n'ai pas de baguette magique, je ne veux pas être un marchand d'illusions, mais on veut se battre pour sauver un maximum d'emplois » a déclaré le ministre.
Mais « l'Etat, avec ses outils, comme la BPI (la Banque publique d'investissement), est prêt à regarder avec beaucoup d'intérêt tous les projets », a poursuivi le ministre, qui a pris la parole devant les salariés de Gad, en sortant d'une réunion de travail à la mairie de Lampaul-Guimiliau avec des représentants des salariés, des syndicalistes, des élus du Finistère et des représentants des producteurs de porcs.
« Mais il y a des acteurs privés, comme les actionnaires et les banques, et ils devront nous dire ce qu'ils veulent faire », a ajouté M. Garot.
La société d'abattage et de découpe de porcs Gad SAS (1.700 salariés), qui a accumulé les dettes en raison de la crise porcine, a été placée en redressement judiciaire en février, avec une période d'observation fixée jusqu'au 21 août.
La direction a présenté un plan de continuation qui prévoit de supprimer plus de 900 emplois, dont près de 800, sur 850, à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau.
« Le ministre dit que la BPI est prête à s'engager s'il manque quelques millions d'euros dans un projet de reprise. Mais il est hors de question qu'elle soit majoritaire, il n'est pas question de nationaliser l'abattoir », a déclaré de son côté Olivier Le Bras, délégué central de FO.
En arrivant à la mairie, le ministre a été accueilli par une centaine de manifestants. « Lampaul commune en deuil », « Monsieur Garot arrêtera-t-il l'hémorragie pour sauver notre emploi ? », pouvait-on lire sur des banderoles.
« On est là pour vous aider à trouver une solution, même si je n'ai pas de baguette magique et que je sais que c'est difficile », leur a dit le ministre. « On va se battre. »
« Y'a intérêt, nous aussi on va se battre, jusqu'à présent on a été gentils mais faut pas pousser », lui a répondu un manifestant.
« Comment se fait-il qu'il y a cinq ans, on faisait des bénéfices ? En fait, la Cecab veut se débarrasser de la filière porcine », a déploré un autre.
Le groupe coopératif agroalimentaire morbihannais Cecab est actionnaire à 65 % de Gad SAS.