« La variabilité va devenir la norme dans la filière laitière. » Sur ce constat unanime, les intervenants de la journée Cerel (1), qui se tenait à Rennes le 1er juillet 2010, ont évoqué les défis à relever pour les producteurs laitiers. L'enjeu : s'adapter à ce nouveau contexte ou disparaître...
Pour les éleveurs, il faut changer de réflexes. « On passe de la stabilité à la variabilité, de la certitude à l'imprévisibilité, explique Jean-Marc Séronie, du CER France Manche. Il faut accepter la réforme de la Pac de 2003, et apprendre à agir en fonction des variations interannuelles et interentreprises, et de la fin des quotas. Il faut adapter son raisonnement de gestion en fonction du prix du lait, du coût des intrants et de la conjoncture des marchés. » En particulier, il s'agira de réagir vite et produire davantage de lait quand le marché est porteur, et freiner vite quand le marché retombe.
Les chercheurs et ingénieurs de l'Inra, de l'Institut de l'élevage et des chambres d'agriculture de la Bretagne ont également insisté sur les besoins en recherche sur les pistes techniques à mettre en œuvre pour accroître la réactivité : comment accélérer ou freiner la production en cours de lactation en jouant sur l'alimentation, la fréquence de traite, la durée de lactation, etc.
Malheureusement, il est déjà trop tard pour une partie des producteurs. Ainsi, en Normandie, un quart des exploitations est en situation financière très délicate.
Cependant, il existe un avenir pour le lait. Les industriels continuent à investir en France, signe qu'ils croient en cette filière. Même s'ils espèrent sans doute une forte restructuration de l'amont. A court terme, la situation s'améliore.
« On est dans un contexte de sortie de crise, les prix des produits industriels remontent au niveau mondial et les exportations vers les pays tiers reprennent », estime Gérard Calbrix, de l'Association de la transformation fromagère.
La consommation mondiale repart, après deux années de crise, en particulier en Chine et au Moyen-Orient. A long terme, les industriels sont encore plus optimistes. « Et l'Ouest et la Bretagne seront la région la mieux placée pour faire du lait en France », estime Philippe Faverdin, chercheur à l'Inra.
Faut-il avoir peur de concurrents comme la Nouvelle-Zélande, sur ces débouchés ? Pas vraiment. L'Océanie est redoutable sur le marché des poudres grasses, mais l'Europe possède un savoir-faire inégalé sur les produits de grande consommation, à forte valeur ajoutée. Et le potentiel de croissance de la production laitière néo-zélandaise ou australienne est désormais limité.
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(1) Centre européen de recherche et d'enseignement sur le lait, pôle de compétence regroupant des acteurs de la filière lait de l'ouest.
S'adapter aux revenus de miséres ?
vendredi 02 juillet 2010 - 23h11
des laitiers sont dans le "rouge" et se font traiter de mauvais gestionnaire par leurs banquiers...Pas mal pour des gens qui font plus de 3000 heures/an...Soit 26580 € au SMIC...mais n'oublions de rémunérer les facteurs de productions hors main d'oeuvre (terres, capitaux propres, volant de trésorerie...) je ne pense pas que la relève s'assurera avec des promesses...ne prenons pas des vessies pour des lanternes...il faut briser les miroirs aux alouettes. l'agriculture durable sera une agriculture réaliste et rentable...pas besoin de discours pour occuper des gens à ne rien faire souvent beaucoup trop chers payés...il faut des prix, le coopérateur est un adhérent et non un client.Reprenez les coop en main; vous êtes chez vous, ces coop vous appartiennent si vous êtes adhérents. N'oubliez pas vos balais pour y faire du ménage.