Un maquignon a été condamné le 1er décembre 2014 par le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières (Ardennes) à douze mois de prison dont trois fermes pour abus de confiance après la plainte d'une trentaine de propriétaires de chevaux revendus frauduleusement à des abattoirs.
Le tribunal l'a reconnu coupable d'avoir abusé les propriétaires des chevaux qui pensaient céder leurs animaux « pour des bons soins dans un lieu de retraite paisible » alors qu'il les destinait à la boucherie.
L'homme, âgé de 73 ans, ancien boucher chevalin et entraineur hippique qui n'était pas inscrit au registre du commerce, a également été condamné pour travail dissimulé avec interdiction définitive d'exercer un commerce d'animaux et l'obligation d'indemniser les victimes.
Le procureur avait requis une peine de 18 mois dont 9 fermes en évoquant « le stratagème déplorable » employé par le prévenu pour détourner les bêtes.
423 chevaux entre 2009 et 2013
Selon les enquêteurs, le maquignon, qui a acquis 423 chevaux entre 2009 et 2013, repérait des annonces passées via des sites internet, récupérait gracieusement ou achetait les chevaux à des centres équestres comme à des particuliers avant de les revendre à un autre marchand domicilié à Carignan (Ardennes) qui avait été placé en garde à vue dans ce dossier sans autre poursuite.
Les victimes avaient déterminé que plusieurs chevaux avaient été revendus frauduleusement à des abattoirs, notamment dans le sud de la France.
« Les gens voulaient surtout se séparer des chevaux »
Si, à la barre, l'homme a reconnu le travail dissimulé, il a tenté de minimiser l'abus de confiance, affirmant que « les gens voulaient surtout se séparer des chevaux ».
En décembre 2013, dix personnes avaient été mises en examen à Marseille dans l'enquête sur un trafic de viande de cheval impropre à la consommation, mis au jour dans le sud de la France et aux ramifications internationales.
Ces animaux, achetés à bas prix, provenaient de centres équestres, de particuliers ou encore du laboratoire pharmaceutique Sanofi, selon les enquêteurs.