Dans le cadre de son cycle de réflexion de 2013, la Société des agriculteurs de France (Saf) s'est penchée le 26 mars 2013 à Paris, sur « l'environnement comme avantage comparatif pour les entreprises agricoles ». Au travers d'exemples français et européens, les intervenants ont présenté des initiatives positives permettant de faire coïncider efforts environnementaux et compétitivité des exploitations.
« La compétitivité agricole est en baisse du fait des contraintes environnementales. Les investissements des exploitations se font au profit du bien-être animal et de l'environnement et au détriment du développement économique », s'alarme Bertrand Convers, responsable environnemental du groupement de producteurs français Cooperl Arc Atlantique. Il en veut pour preuve la stagnation de la production française de porcs « comparativement à celle des voisins européens qui, eux, l'ont développée ».
Pourtant, la Bretagne s'offre un bilan « positif » après vingt ans de politique environnementale. « 95 % de l'objectif de résorption des effluents d'élevage a été atteint dans les Côtes-d'Armor. On observe, en Bretagne, une réduction des intrants en azote de 27 % entre 1988 et 2009 et une réduction de 61 % des apports en phosphore entre 2004 et 2009, signale Bertand Convers. Mais cela s'accompagne d'une baisse des effectifs d'animaux d'élevage : moins 12 % de bovins, moins 20 % de volailles et moins 15 % de porcs », poursuit-il.
Au Danemark aussi, la limitation de l'utilisation d'azote et de pesticides, liée à la forte concentration de zones d'eau douce, a un impact fort sur la compétitivité des exploitations. « Le blé, par exemple, n'a plus la qualité nécessaire pour être panifiable, signale Morten Blom Andersen, du ministère de l'Agriculture danois, ce qui contraint le Danemark à ne produire que du blé fourrager et à importer la quantité nécessaire à la production de pain ».
Pourtant, la production agricole reste nécessaire pour maintenir les territoires en bonne santé environnementale. C'est ce que démontre un représentant du ministère français de l'Agriculture, Guillaume Benoit, auteur d'une étude comparée sur les dynamiques alpines. Dans les territoires montagnards, la déprise agricole a eu un effet négatif sur l'environnement. « Les forêts de mélèzes, maintenues grâce au pastoralisme, ont été petit à petit remplacées par des forêts de sapins, ce qui a engrangé une perte de qualité environnementale », explique-t-il.
Pays-Bas : des « coopératives environnementales »
Pour éviter la déprise agricole, l'agglomération genevoise (France et Suisse) a associé les agriculteurs dès l'amont des projets environnementaux. Dans cette région économique dynamique, peu propice à la préservation de l'environnement et des territoires agricoles, des « contrats écologiques » transfrontaliers ont vu le jour. Avec les financements du Feader (deuxième pilier de la Pac), de la Région et des communautés de communes, les agriculteurs sont incités à replanter les haies et à maintenir en bon état les corridors écologiques permettant les connexions entre les espaces naturels. La Région Rhône-Alpes s'est par ailleurs engagée dans le réseau agroenvironnemental propre à la politique agricole fédérale suisse, « afin de permettre aux agriculteurs français de vendre leurs denrées en Suisse et d'avoir une politique agricole et environnementale cohérente sur l'ensemble de l'agglomération », explique la personne en charge du dossier à Genève.
A Lons-le-Saunier, dans le Jura, les agriculteurs et la mairie ont également travaillé ensemble, dès 1991, pour protéger les captages d'eau potable. Un conventionnement, en accord avec l'ensemble des parties, a permis un changement des pratiques agricoles dans ces zones et l'indemnisation de la perte de rentabilité des exploitations agricoles.
Avec la Pac 2014-2020, un renforcement de la qualité environnementale des exploitations est à prévoir. Pour associer les agriculteurs dès la mise en place des projets, les Pays-Bas parient sur des « coopératives environnementales » réunissant agriculteurs et ONG environnementales. « A l'essai depuis 2010 sur quatre projets, elles seront agréées par le ministère néerlandais pour une mise en place à partir de 2016 », indique Jan Gerrit Deelen, du ministère des Affaires économiques des Pays-Bas. Ces collectifs auront pour mission de mettre en place les mesures agroenvironnementales au niveau régional et seront bénéficiaires des aides du second pilier de la Pac. « L'idée est de rendre les agriculteurs parties prenantes des projets écologiques au travers des collectifs. Il n'y aura plus de demandes d'aides à l'échelle de l'exploitation », explique Jan Gerrit Deelen.
leçon de choses
mercredi 27 mars 2013 - 22h32
plus blanc que blanc la hollande.on mangera toujours du biftech de cheval a la place du boeuf.