Les énergies renouvelables, qui pourraient fournir jusqu'à 80 % de la consommation mondiale en 2050 selon le scénario le plus optimiste, seront déterminantes contre le réchauffement, selon un rapport du Groupe d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec) adopté lundi.
Ce rapport est d'une « grande importance pour la façon dont l'énergie va être développée à travers le monde dans les prochaines années », a souligné le président du Giec, Rajendra Pachauri, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi où « le résumé à l'intention des décideurs », version allégée du rapport, a été adopté lundi.
Tous les scénarios prévoient une « augmentation substantielle », de trois à vingt fois, « du déploiement des énergies renouvelables d'ici à 2030, 2050 et au-delà ».
Parmi 164 scénarios examinés, le plus optimiste avance que les énergies renouvelables (biomasse – 10,2 % de l'offre énergétique globale en 2008 –, solaire, géothermie, hydraulique, énergie marine, éolien) « compteront pour au moins 77 % des besoins énergétiques mondiaux à l'horizon de 2050 », indique le Giec dans un communiqué.
L'hypothèse la plus basse prévoit en revanche qu'une part de seulement 15 % des besoins en 2050 sera couverte par les énergies renouvelables, en fonction des politiques qui seraient ou non mises en œuvre.
« La plupart des scénarios analysés estiment qu'à l'horizon de 2050, la contribution des énergies renouvelables à une offre énergétique sobre en carbone sera supérieure à celle de l'énergie nucléaire ou des combustibles fossiles qui font appel à la capture et au stockage du carbone », poursuit le texte.
Les énergies renouvelables, même si elles progressent, présentaient moins de 13 % de l'approvisionnement total mondial en 2010, contre 85 % pour les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), qui émettent une grande partie du gaz à effet de serre à l'origine du changement climatique, et 2 % pour le nucléaire.
« Toutes les options mises en avant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre montrent que les énergies renouvelables joueront un rôle important », a rappelé le professeur Ottmar Edenhofer, coprésident des groupes de travail du Giec.
La communauté internationale s'est fixé pour objectif de contenir la hausse de la température à 2°C.
Selon ce rapport, « ce n'est pas tant la disponibilité des ressources que les politiques publiques mises en place qui permettront ou non de développer les énergies renouvelables dans les décennies à venir », selon Ramon Pichs, autre coprésident de ce groupe de travail.
Les coûts de développement des renouvelables, quel que que soit le scénario, resteront « inférieurs à 1 % du PIB mondial jusqu'à 2050 », a affirmé M. Pachauri. « C'est un chiffre extrêmement significatif, cela montre que le coût de développement et d'utilisation des énergies renouvelables sont à portée de main. »