« La nuit de la détresse » débute ce 2 juillet. Les éleveurs manifestent la nécessité d'être mieux rémunérés afin d'ouvrir leurs filières à des perspectives de croissance.
Les syndicats avaient promis de battre de nouveau le pavé si les hausses de prix promises par les opérateurs et les distributeurs le 17 juin n'étaient pas effectives. La FNSEA et Jeunes Agriculteurs mettent leurs menaces à exécution, et appellent à reprendre la mobilisation le 2 juillet. Baptisée « nuit de la détresse », la manifestation aura pour slogan « + de prix, − de normes », et devrait réunir toutes les filières animales.
La FRSEA et JA des Pays de la Loire ont saisi l'événement pour lancer leur cri de détresse dans un communiqué daté du 2 juillet : « Les cours du porc devaient progresser toutes les semaines ; avant-hier, le cours au cadran a baissé ! Les cours de tous les animaux produisant de la viande bovine devaient augmenter de 5 centimes le kilo toutes les semaines : certains rares abattoirs ont effectivement appliqué une hausse sur certains types d'animaux, mais, d'une façon générale, la hausse n'a pas été appliquée! Le prix du lait baisse, le coup de chaleur actuel va griller les prairies nécessitant des achats de fourrage... ». Et d'ajouter : « La fin de la semaine sera très chaude dans les campagnes des Pays de la Loire et pas uniquement sur le plan climatique. »
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) déclare qu'elle rejoindra le mouvement. « Cette nuit de la détresse est aussi la nôtre », dit-elle dans un communiqué de presse paru le 2juillet. Elle assure « agir sans relâche depuis plusieurs semaines pour mettre les acteurs de l'aval devant leur responsabilité », et rappelle que « la trésorerie des éleveurs laitiers est dans le rouge. » Le syndicat réclame des réponses de l'aval et des pouvoirs publics « à la hauteur de cette crise » et que soient mises en place des mesures d'urgence.
Bien que le débat qui échaude la campagne soit inhérent au prix des viandes bovine et porcine, la Fédération nationale ovine (FNO) se lie au mouvement. Si elle admet que « les conditions de l'élevage ovin français se sont considérablement améliorées », elle rappelle aussi que la « production reste fragile. » Elle demande que soient garantis aux éleveurs ovins des prix rémunérateurs. Elle pointe du doigt les opérateurs et les distributeurs, jugeant qu'ils doivent revenir « à des pratiques plus en phase avec la réalité du marché et [...] mettre en avant nos agneaux français dans les rayons. »
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samedi 04 juillet 2015 - 10h50
Pour info pour nos amis éleveurs, et suite au commentaire ci-dessus:je ne suis pas éleveur laitier et je cultive justement 200 ha de céréales: je sors de chez le comptable pour mon exercice clos au 31 mai (récolte 2014): résultat: pertes (conséquentes). De plus en 2013 dernier on était tout juste à l'équilibre. Et je ne suis pas le seul, c'est général. Si ça doit continuer, mieux vaut tout arrêter avant que le gouffre ne devienne abyssal(il est vrai que la remontée actuelle des prix est la bienvenue).Bon courage à tous, mais il faut que nous fassions bloc face aux ministres (agriculture ET environnement) et aux médias qui cherchent à nous diviser pour mieux régner.