La gronde des manifestants descendus le jeudi 2 juillet pour scander leur colère contre les prix qui ne montent pas n'a pas manqué de faire réagir les politiques.
Dans un communiqué de presse daté du 4 juillet, Gérard Larcher, le président du Sénat, assure partager le désarroi des éleveurs. Il rappelle qu'en juin, la commission des affaires économiques avait interpellé le ministre de l‘Agriculture au sujet de la faiblesse des prix du lait et des viandes.
« Nous devons redonner de la compétitivité à nos éleveurs pour qu'ils puissent vivre décemment de leur production, insiste Gérard Larcher. Cessons de réglementer dans un esprit de défiance vis-à-vis de nos agriculteurs ! Nous devons au contraire leur faire confiance, nous devons les encourager et leur donner les moyens de produire de manière compétitive. L'agriculture est une part de l'identité de notre pays : nous devons donc la soutenir et lui redonner espoir ».
Dans la même veine, François Fillon, ancien Premier ministre, déclarait le 4 juillet dans un communiqué que « les prix de vente des matières premières agricoles ne permettent plus aux agriculteurs de vivre de leur métier et les contraintes en tout genre se multiplient. Les éleveurs notamment s'enfoncent depuis des mois dans une crise grave et surtout sans perspective ». Il dénonce le manque de confiance entre les différents maillons de la filière, et appelle Stéphane Le Foll à faire respecter les engagements pris par la grande distribution.
Les manifestations continuent
« La nuit de la détresse » du 2 juillet, qui a réuni quelque 12.000 agriculteurs selon la FNSEA, s'est poursuivie ce week-end, avec notamment le blocage d'un abattoir du groupe Bigard dans la nuit du 5 au 6 juillet dans la Sarthe, et d'une laiterie de Lactalis en Mayenne, par la FDSEA 72. « L'abattoir a appliqué certaines augmentations, mais pas toutes celles promises », rapporte l'AFP.
Les syndicats semblent inquiets de la tournure que prennent ces évènements. « Il faut des signaux tangibles, pas aux calendes grecques mais dans les jours qui viennent, déclare Xavier Beulin, le président de la FNSEA. Sinon, il y a des mouvements que nous ne pourrons pas contrôler ».
Du côté de la Fédération nationale bovine (FNB), son président Jean-Pierre Fleury insiste sur le sentiment de trahison que « le non-respect de la parole donnée devant un ministre de la République » provoque chez les éleveurs. « Jusqu'à présent; ils nous ont écoutés, respectés, mais ils ne supportent pas de ne pas voir de résultats, ça va mal finir », ajoute-t-il.
Thomas Diemer, le président des Jeunes agriculteurs (JA), s'attend lui aussi à de nouvelles actions. « Tant qu'on ne verra pas des actes, on ne relâchera pas la pression, promet-il. [...] Celui qui n'applique pas, on sera là pour le dénoncer. On continuera à regarder les cotations, à voir ceux qui ne jouent pas le jeu, qui bloquent. »
Ridicule!
lundi 06 juillet 2015 - 22h00
*D'une part la viande de qualité reste à un prix relativement correct... D'autre part, ce n'est vraiment pas en période estivale, et de plus caniculaire, que l'on peut espérer des améliorations tarifaires! Un peu de bon sens et de raison svp!