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Elevage/Annonces du ministre

Relative satisfaction du syndicalisme majoritaire, déception des minoritaires

Publié le mercredi 15 septembre 2010 - 14h38

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Photo : Thiriet
Photo : Thiriet

A la suite du discours et aux mesures en faveur de l'élevage annoncées par Bruno Le Maire, mardi, au Space à Rennes, le syndicalisme majoritaire (FNSEA, JA, FNB, FNP, CFA) a exprimé une relative satisfaction, tout en restant vigilant. La Confédération paysanne, la Coordination rurale et le Modef se disent déçus.

 

« En fixant un cap ambitieux pour notre agriculture et en apportant un peu d'oxygène aux producteurs, le ministre commence à répondre à nos attentes », déclare la FNSEA, dans un communiqué.

 

« Au-delà de ces déclarations, la célérité de mise en oeuvre sera garante de l'oxygène apporté aux trésoreries ; la réalité et la richesse du contenu de l'application des décisions prouveront la volonté d'efficacité du gouvernement », estime-t-elle

 

Les Jeunes Agriculteurs (JA) expliquent qu'ils « adhèrent bien volontiers » aux orientations stratégiques énoncées par Bruno Le Maire en matière de régulation des marchés, d'organisation des producteurs, de performance énergétique et d'environnement.

 

Mais « nous resterons vigilants, notamment sur la mise en œuvre concrète » des mesures annoncées, préviennent-ils.

 

« Le ministre a beaucoup insisté sur les prix à la production qui sont bas, note Pierre Chevalier, le président de la Fédération nationale bovine (FNB). Nous attendons de voir sa touche personnelle dans les relations entre les différents maillons de la filière [pour y remédier, NDLR]. Mais il va falloir que ça aille vite. Les 30 millions de DACS-Agri ne régleront rien. Les avances de primes représentent 60 % des aides totales. Cela fera une bouffée d'oxygène. Globalement, nous trouvons les propositions du ministre modestes sur le plan des aides directes, et nous attendons de voir l'augmentation des cours de visu. »

 

Jean-Michel Serres, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), explique que « beaucoup d'éleveurs auraient voulu un report des délais de mise aux normes relative au bien-être. Le relèvement du plafond d'aides à 50.000 € sera un encouragement pour certains. Nous allons aussi regarder de près le texte à venir sur les installations classées prévus par la LMA. Il doit valoir pour tout le territoire et s'appliquer pour les restructurations, la modernisation et la mise aux normes des ateliers. Nous devons aussi éclaircir les annonces du ministre sur le seuil jusqu'auquel ce texte s'appliquera. »

 

« Le prix du porc a tendance à s'éroder, remarque Jean-Michel Serres. Il va manquer entre 100 et 110 millions d'euros dans les élevages par trimestre. C'est pourquoi nous voulons obtenir une revalorisation de la plus-value VPF pour la porter à 20 centimes. Si nous n'y arrivons pas, les mesures annoncées par le ministre ne trouveront pas d'écho après des éleveurs. Leur problème aujourd'hui est de savoir s'ils seront encore là au printemps. »

 

La Confédération française de l'aviculture (CFA) « prend acte des moyens financiers complémentaires accordés pour la mise aux normes des élevages au regard du bien-être des animaux », selon un communiqué. Elle regrette néanmoins l'absence d'élément chiffré pour les producteurs d'œufs de consommation et de palmipèdes à foie gras. La CFA demande en outre que le secteur du lapin bénéficie des mêmes mesures que les autres productions en difficulté.

 

La Coordination rurale et la Confédération paysanne observent quant à elles surtout une insuffisance de soutien aux éleveurs de porcs et de bovins.

 

« Au bout de quatre ans de crise, et alors que le cours du porc est à 1,20 €/kg, les producteurs ne peuvent plus attendre d'éventuelles décisions qui ne donnent pas de résultats immédiats. Les mesures annoncées par le ministre ne sont pas de nature à redresser les producteurs », selon la Confédération paysanne, dans un communiqué.

 

Elle « exige des décisions immédiates pour que les abatteurs payent les éleveurs 20 centimes d'euro de plus par kilogramme, avec le prix actuel de l'aliment », ajoute-t-elle.

 

Pour les éleveurs de bovins viande, le versement anticipé des aides « permettra le plus souvent de rembourser des prêts à court terme », estime la Confédération paysanne. Pour être efficace, le plan d'urgence doit être ciblé. « Rien ne pourra se faire en faveur des prix à la production sans une volonté politique forte d'intervenir par des outils législatifs pour rééquilibrer réguler les rapports de force dans la filière. Cette volonté n'existe pas », affirme également la Confédération paysanne.

 

L'Organisation nationale des éleveurs de porcs (Onep, affiliée à la Coordination rurale) s'est déclarée « très déçue » des annonces du ministre. Selon l'organisation syndicale, Bruno Le Maire « n'a pas bien écouté les éleveurs super endettés, qui vendent à perte depuis près de quatre ans ». « Les sommes annoncées ne sont que poussières dans les trésoreries qui ont viré au rouge depuis trop longtemps », ajoute l'Onep.

 

Concernant le secteur de la viande bovine, la Coordination rurale déclare que « là où le gouvernement propose de débloquer une enveloppe insignifiante – quand celle-ci est rapportée à l'échelle de l'exploitation – les éleveurs demandent des réponses concrètes et conséquentes : des prix justes et rémunérateurs, soit une augmentation de 0,50 €/kg de viande, pour vivre dignement de leur travail ».

 

Le Modef a quant à lui estimé que les mesures annoncées par Bruno Le Maire « ne vont malheureusement pas régler les pertes de revenu des éleveurs allaitants, laitiers et porcins de ces trois dernières années ».

 

Le syndicat réaffirme « qu'un meilleur partage de la valeur ajoutée passe par un encadrement des marges et la fixation de prix garantis en contrepartie d'une maîtrise des volumes produits ».

 

 

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