L'Association des maires ruraux ne décolère pas sur l'attribution d'étiquettes politiques à toutes les listes dans les communes de plus de 1.000 habitants. Elle se réjouit en revanche de la suppression de l'obligation de présenter une carte d'identité dans les communes de moins de 1.000 habitants.
Désormais les préfectures classent toutes les listes des villes de plus de 1.000 habitants sous une bannière politique. Si les candidats ne proposent pas d'étiquettes, la préfecture se charge de les baptiser. C'est ainsi que des équipes « d'entente municipale », qui réunissent des habitants de bonne volonté, se sont vues attribuer une étiquette « divers droite » ou « divers gauche » à l'insu de leur plein gré.
Les préfectures se seraient inspirées pour ce classement autoritaire des prises de positions antérieures de la personne qui est tête de liste, dans des réunions ou des articles de presse... Certaines ont découvert cette étiquette sur le site du ministère de l'Intérieur qui publie toutes les listes qui se présentent. Or, selon l'AMRF, « ces actes officiels faussent le débat local car ils peuvent affaiblir la tête de liste face à des colistiers qui peuvent se sentir trahis par la diffusion d'une information qui n'émane pas de la liste ».
Autre sujet de mécontentement : les candidats des communes de moins de 2.500 habitants qui souhaitent envoyer des documents électoraux assureront cet envoi par leurs propres moyens et à leurs frais. Soit au moins 61 centimes de port par envoi. Sans compter les autres frais. Ce qui rompt le principe de l'égalité républicaine.
Mais les maires ruraux se réjouissent d'avoir arraché au dernier moment le fait qu'il ne soit pas nécessaire de présenter une pièce d'identité dans les communes de moins de 1.000 habitants. Un décret sera publié au Journal officiel du 20 mars 2014. Dans ces communes, on pourra voter en présentant seulement sa carte d'électeur. A quatre jours des municipales, il s'agit de favoriser la participation électorale, dès le premier tour de dimanche prochain.
Selon le ministère de l'intérieur, 926.068 candidatures ont été enregistrées, soit un candidat sur 49 électeurs. Pour les communes de plus de 3.500 habitants, le nombre de listes progresse. Sur les 26.930 communes de moins de 1.000 habitants, 63 communes (0,24 %) n'ont aucune candidature déclarée. Le deuxième tour peut permettre d'enregistrer des candidatures nouvelles avant le mardi 25 mars au soir.