Le profil des jeunes agriculteurs se distingue de la moyenne des exploitants. Ils sont plus majoritairement des hommes et plus souvent adeptes des formes sociétaires, des circuits courts ou des signes de qualité, constate le ministère de l'Agriculture dans une publication issue du recensement agricole de 2010 (*) et publiée jeudi.
En 2010, la France comptabilisait 117.000 jeunes agriculteurs (âgés de moins de 40 ans), soit 19 % des exploitations de la métropole.
Les jeunes agriculteurs sont majoritairement des hommes : 81 %, contre 74 % pour l'ensemble des exploitants, tous âges confondus. Les femmes, à l'inverse, sont nombreuses dans les exploitations spécialisées en ovins et caprins (30 % des effectifs). Elles sont aussi plus présentes sur les petites exploitations. Si, pour les hommes, l'essentiel des installations a eu lieu avant l'âge de 40 ans, de nombreuses agricultrices (plus de 75 %) se sont installées après 40 ans, notamment lors du départ à la retraite de leur conjoint.
Les formes sociétaires, et tout particulièrement les Gaec, sont surreprésentées dans les exploitations comptant au moins un jeune agriculteur. Et 60 % des jeunes agriculteurs travaillent dans des exploitations sociétaires. Ainsi, 23 % des exploitations comptant au moins un jeune agriculteur sont des Gaec et 21 % sont des EARL, alors que ces formes sociétaires ne représentent respectivement que 8 % et 16 % de l'ensemble des exploitations.
Près de 60 % des jeunes agriculteurs et 40 % des jeunes agricultrices ont bénéficié de soutiens publics à l'installation par le biais d'une dotation au jeune agriculteur (DJA). Si 71 % des jeunes agriculteurs travaillant sur des grandes exploitations ont bénéficié de la DJA, ils ne sont que 12 % parmi ceux travaillant sur des petites exploitations. Il est à noter cependant que, s'agissant des exploitations de petite dimension économique, une part importante des jeunes agriculteurs dispose d'un niveau de formation inférieur au niveau IV, niveau minimal requis pour bénéficier de la DJA.
En viticulture et en maraîchage-horticulture, moins de 35 % des jeunes ont bénéficié de la DJA lors de leur installation, alors qu'ils sont deux jeunes sur trois en polyculture-élevage et 81 % pour les jeunes en bovins lait. « C'est d'ailleurs en bovins lait, où le taux d'installations aidées est plus important, que la dynamique de renouvellement des générations est la plus forte », souligne le ministère.
Les jeunes agriculteurs sont plus souvent impliqués dans des circuits courts ou des productions sous signe de qualité. Si, sur l'ensemble des exploitations métropolitaines, 18 % participent à des circuits courts, cette part atteint 22 % sur celles comptant au moins un jeune agriculteur. Si 3,7 % des exploitations pratiquent l'agriculture biologique, ce mode de production est présent sur 5,1 % des exploitations employant un jeune agriculteur. Plus généralement, près de 30 % des exploitations comptant un jeune agriculteur produisent sous signe de qualité, contre 22 % seulement sur l'ensemble des exploitations.
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(*) Agreste Primeur, n° 293, novembre 2012.
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