Les quelque 18.000 exploitations agricoles certifiées en bio – soit 3,5 % des exploitations françaises – lors de la campagne de 2009-10, selon le dernier recensement agricole, sont plus consommatrices de travail que leurs homologues en conventionnel, quels que soient les produits concernés, confirme une note Agreste Primeur du ministère de l'Agriculture publiée jeudi (1).
Les agriculteurs qui ont choisi ce mode de production sur quatre cinquièmes de leurs parcelles en moyenne sont généralement plus diplômés, plus jeunes et plus portés sur la transformation à la ferme et les circuits courts pour la distribution de leurs productions.
Les exploitations bio sont majoritairement de taille moyenne (43 %), bien plus que pour l’ensemble des exploitations (30 %), et ce pour toutes les orientations technico-économiques principales (Otex), selon les données issues du recensement.
Plus de diversification et de vente en circuits courts
Trois exploitations bio sur dix pratiquaient une activité de diversification en 2009-10, au lieu d’une sur dix en conventionnel. L'activité de diversification la plus citée est la transformation d'autres produits agricoles (deux fois plus qu’en conventionnel).
À l’inverse, le travail à façon agricole est l’activité de diversification la plus citée en conventionnel (23 % des réponses) et n’est citée qu’en cinquième position par les exploitants bio.
Dix mille exploitations bio, soit plus d'une sur deux, ont fait le choix de la vente par circuit court. Ce mode de distribution n’est pratiqué que par une exploitation conventionnelle sur cinq.
Des exploitants plus jeunes et plus formés
Les agriculteurs et éleveurs bio sont globalement plus formés et plus jeunes que les agriculteurs installés en conventionnel. Ceux de plus de 60 ans sont moins nombreux en bio (4 %) qu’en conventionnel (19 %), et pour toutes les tranches d’âge avant 55 ans, les exploitants bio sont plus représentés.
Pour les exploitants de moins de 40 ans, un sur deux a un diplôme de l'enseignement supérieur général ou agricole en bio alors qu’ils sont moins d'un sur trois en conventionnel. Leur passage en formation initiale par l'enseignement agricole n'est cependant pas très différent (27 % pour les bio et 29 % pour les autres). Les agriculteurs bio ont aussi plus souvent un diplôme agricole du supérieur (31 % contre 22 %).
Chez les exploitants de moins de 40 ans, la part des femmes est similaire en bio (23 %) et en conventionnel (20 %). Les moins de 40 ans sont également plus nombreuses avec un diplôme supérieur au bac (57 % contre 39 %).
Un volume de travail à l’exploitation plus élevé
Les exploitations bio, qui assuraient 5 % du temps de travail agricole en 2009-10, génèrent plus d'emplois en volume à l’exploitation qu’en conventionnel, et ce quelle que soit la catégorie d'actif agricole.
La part du travail des saisonniers (18 %) est en particulier plus importante qu’en conventionnel (10 %) pour un emploi en bio représentant au total 42.900 unités de travail annuelles (UTA). De plus, le volume d'emplois saisonniers à l'exploitation ayant recours à ce mode de travail est deux fois supérieur en bio. Par ailleurs, près de la moitié du volume de travail en bio est assurée par les exploitants et près d’un quart par les salariés permanents.
A noter d'une part que le nombre d’UTA de saisonniers par exploitation diffère entre bio et conventionnel de +11 % en élevage hors sol à +240 % en polyculture-élevage. D'autre part, les exploitations de taille moyenne pratiquant la diversification génèrent plus d’UTA par exploitation qu’en conventionnel (2,0 UTA par exploitation contre 1,7 en conventionnel).
Enfin, les exploitations bio relèvent en général moins d’un statut juridique individuel que les exploitations conventionnelles (respectivement 63 % et 71 %).
_____
(1) d'après la note Agreste Primeur n° 224 « Recensement agricole de 2010 – Exploitations agricoles en production bio : des agriculteurs bio diplômés, jeunes et tournés vers les circuits courts » – 14 juin 2012.
Titre
samedi 16 juin 2012 - 09h39
Peut on comparer le REVENU imposable des chefs d'exploitation en comparant des structures identiques : les unes en bio et les autres en conventionnel. Peut on aussi comparer le revenu de chaque activité (élevages, céréales, fruits, légumes, vignes) sans tout mettre dans le m^meme panier car cela ne signifie rien.