Dans son « Panorama de 2010 de la responsabilité élargie du producteur » (Rep), l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) souligne la place unique en Europe de la filière française de gestion des déchets de l'agrofourniture, qui fête ses dix ans.
La démarche Rep est « guidée par une double préoccupation : répondre à la demande de protection de l’environnement en s’impliquant notamment dans la gestion des produits usagés, et démontrer aux pouvoirs publics qu’une réglementation n’est pas nécessaire », explique l'Ademe.
Au-delà du principe du « pollueur-payeur », les industriels intègrent le principe de l'« écoconception » des produits qu'ils mettent sur le marché, se souciant de leur élimination, alors que les utilisateurs (consommateurs) de ces produits payent une écocontribution » à leur achat, afin d'assurer l'autofinancement des filières collectives de récupération et valorisation/recyclage des déchets produits par leur activité.
D’une manière générale, les filières Rep ont été mises en œuvre dans le cadre d’une réglementation, explique l'Ademe, et « la France est actuellement, dans le monde, le pays qui a le plus recours à ce principe de gestion des déchets, avec une vingtaine de Rep » (emballages ménagers, piles, équipements électriques, etc.), se félicite-t-elle.
La volonté des industriels et le symbole de l'implication des agriculteurs
Mais certaines initiatives « résultent d’une démarche purement volontaire de la part des industriels », souligne l'Ademe. La création au niveau national de la filière de récupération des produits de l’agrofourniture, Adivalor, est née de cette logique, il y a dix ans, à l'initiative de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP).
La France demeure à ce jour le seul pays en Europe à disposer d’une organisation nationale ayant vocation à récupérer, de manière volontaire, les déchets de l'agrofourniture sur l’ensemble de son territoire, souligne le panorama de l'Ademe. Elle illustre aujourd'hui « la mobilisation des professionnels » dans le secteur agricole, insiste l'agence de l'environnement.
Adivalor a démarré son activité en 2001 avec la collecte des emballages vides de produits phytopharmaceutiques (EVPP), et celle des produits phytopharmaceutiques non utilisables (PPNU), avant de se lancer en 2008 dans les collectes d'emballages de fertilisants et leur valorisation.
Toujours en 2008, les fabricants français et étrangers commercialisant des films plastiques agricoles ont donné leur accord pour la mise en place d’une filière de soutien à la collecte et au traitement des films agricoles usagés (FAU). Elle a précédé la création en 2009 de la filière des emballages de semences, sous l’égide du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis).
La récupération des panneaux solaires sur les rails
Actuellement, Adivalor expérimente la collecte des emballages de produits d’hygiène de l’élevage laitier, celle des équipements de protection individuelle (EPI), des emballages vides de produits œnologiques et des produits d’hygiène (EVOPH), ou encore la collecte des ficelles et des filets de balles rondes.
Ce type de filière REP volontaire peut également se développer au niveau européen. L’association PV Cycle Modules photovoltaïques, créée en juillet 2007, regroupe ainsi, en 2010, 85 % des industriels fabricants de modules photovoltaïques du marché européen.
Leur objectif est de récupérer et recycler 90 % des modules photovoltaïques mis sur le marché depuis 1990, et d’atteindre un taux de recyclage minimal de 85 % d’ici à 2015, détaille le rapport de l'Ademe.
La mise en œuvre du système de collecte et de traitement des panneaux photovoltaïques en Europe a ainsi débuté en janvier 2010.
Pour en savoir plus :
- Le site d'Adivalor : www.adivalor.fr
- Le site de PV Cycle Modules photovoltaïques : www.pvcycle.org