Toute la profession est dans l'expectative. Sur une grande partie du territoire, la plaine fait peur à voir après la vague de froid du début de février. Et la nouvelle chute des températures matinales du début de la semaine vient accroître les craintes. L'alternance de gel et de dégel pourrait provoquer le soulèvement des sols et des dégâts supplémentaires sur les racines.
« A la vue des cultures complètement décolorées, un vent de catastrophisme souffle sur la plaine alors qu'il est encore possible d'y croire », constate un opérateur en Lorraine. Dans de nombreuses régions, les techniciens estiment en effet que beaucoup de plantes semblent être encore viables.
Mais ils insistent : « Il est encore prématuré de faire un diagnostic exact des dégâts. » Il faudra attendre que le redoux soit réellement de retour pour réaliser un comptage et estimer l'intérêt d'un ressemis éventuel.
Le blé dur est toutefois l'espèce vers laquelle les inquiétudes s'orientent majoritairement, notamment dans le Centre, mais aussi dans les Pays de la Loire, le Poitou-Charentes et le Sud-Ouest. Les orges de printemps semées en hiver, l'avoine, les protéagineux et le lin d'hiver pourraient aussi être les autres victimes des frimas hivernaux.
Certaines variétés d'orge d'hiver sensibles au froid, Estérel en tête, seraient aussi en mauvaise posture en Lorraine, Champagne-Ardenne, Bourgogne, Auvergne... Sur colza, ponctuellement, des plantes élonguées ou ayant souffert d'attaques de charançon ou d'altises à l'automne présentent de forts dégâts de gel.
Du côté de l'intervention, les conseillers ont revisité leurs préconisations : il va falloir apporter de l'azote sous peu pour accompagner les plantes fragilisées par le froid et remettre à plus tard l'application d'herbicides qui pourraient marquer les cultures.
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