Opérations escargot en province, Champs-Elysées bloqués: les agriculteurs ont répondu massivement présents vendredi à l'appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, qui ont organisé une journée d'actions pour protester contre la baisse de leurs revenus.
Lille, Avignon, Toulouse, Orléans, Rennes, Nantes, Rouen, Caen, Dijon, Bourg-en-Bresse, Clermont-Ferrand, Metz, Colmar...: des milliers d'agriculteurs ont défilé dans plusieurs grandes villes, dressant des murs de balles de foin pour dénoncer l'«incompréhension» dont ils se disent victimes. «Mort de l'agriculture», «futurs chômeurs et jeunes agriculteurs en colère» ou encore «Sarko cereal killer» proclamaient leurs banderoles.
La FNSEA a affirmé que 52.000 agriculteurs s'étaient mobilisés, bien plus que les 40.000 qu'elle prévoyait.
Pour son président Jean-Michel Lemétayer, cette mobilisation est le symbole de la «détresse» des agriculteurs. Il demande un «plan d'urgence» de 400 millions d'euros pour 2009.
A Paris, une cinquantaine de céréaliers, venus dès potron minet à l'appel des Jeunes Agriculteurs d'Ile-de-France, ont installé des barrières et des bottes de paille sur les Champs-Elysées. Ils ont aussi enflammé des pneus, coupant la circulation de plusieurs avenues du quartier.
«Le monde agricole est en train de crever», a expliqué Damien Greffin, président des JA d'Ile-de-France. A l'instar d'autres paysans, il a demandé une hausse des prix des produits agricoles pour couvrir les coûts de revient.
Certains des céréaliers n'ont pas ménagé leurs critiques à l'égard du président de la FNSEA. «Lemétayer, la PAC fout le camp, les adhérents aussi», pouvait-on lire sur une pancarte.
Ailleurs dans l'Hexagone, juchés sur leurs tracteurs, les manifestants ont organisé de nombreuses opérations escargot, perturbant la circulation.
Avec ces manifestations, la FNSEA a voulu attirer l'attention sur la crise que traverse l'agriculture, toutes productions confondues.
En 2008, les revenus de la profession ont baissé de 20% et les pronostics ne sont pas meilleurs pour 2009. Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire l'a reconnu lui-même: le secteur traverse sa plus grave crise de ces trente dernières années.
Il a dit d'ailleurs ne «pas (être) surpris» de l'ampleur de la mobilisation qui «traduit le désarroi et l'inquiétude de tous les agriculteurs de France» et jugé qu'il fallait y répondre.
Le président Nicolas Sarkozy a promis vendredi, dans Le Figaro, «des initiatives fortes» avant la fin du mois.
Pour la FNSEA, cette journée tombait aussi à point nommé pour remobiliser ses troupes.
M. Lemétayer s'est toutefois défendu d'avoir voulu en faire une «séance de rattrapage» pour son syndicat, en proie à des dissensions après s'être récemment opposé à une grève dans le secteur laitier.
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