Des éleveurs de porcs ont engagé, jeudi à Lamballe (Côtes-d'Armor), des discussions avec le président de la Cooperl, Patrice Drillet, pour évoquer un éventuel retour de la coopérative au Marché du porc breton (MPB).
Les éleveurs réclament toujours le retour au MPB de la Cooperl et de Bigard car leur absence, liée au refus de payer le kilo de porc au prix préconisé de 1,40 euro, avait provoqué l'arrêt des cotations au MPB pendant une semaine et déclenché la crise actuelle.
Jeudi à la mi-journée, alors que se tenait à Plérin (Côtes-d'Armor) la seconde séance de cotation depuis leur reprise mardi, environ une cinquantaine de producteurs ont décidé de se rendre au siège de la Cooperl à Lamballe, à une vingtaine de kilomètres, où se tenait un conseil d'administration de la coopérative. Le président de la Cooperl, Patrice Drillet, a alors accepté de les recevoir, a indiqué la Cooperl à l'AFP.
« Un peu viril »
Le président du MPB, Daniel Picart, interrogé à Plérin, se montrait toutefois sceptique sur l'issue de ces « négociations » peu avant qu'elles ne débutent. « Ce matin, j'étais serein car j'avais l'assurance que le marché allait se tenir. Mais je suis moins serein sur les négociations avec la Cooperl », a-t-il déclaré à l'AFP, précisant avoir déjà « parlé avec Patrice Drillet hier (mercredi, ndlr) ». « Cela a été un peu viril », a-t-il ajouté.
Selon M. Picart, les dirigeants de la Cooperl, un des opérateurs majeurs du marché porcin en France, ont « quitté le MPB sans rien nous demander et, maintenant, ils posent des conditions pour revenir ». « On va en discuter », a-t-il poursuivi, sans toutefois préciser la nature de ces conditions.
Des poursuites contre Cooperl et Bigard ?
M. Picart a par ailleurs indiqué à l'AFP que les avocats du MPB avaient informé les producteurs jeudi sur « les éventuelles poursuites qui pourraient être engagées » contre la Cooperl et Bigard pour la rupture de la convention les liant au MPB.
Ces deux acheteurs, qui représentent habituellement près d'un tiers des achats au MPB, refusent depuis le 10 août le prix préconisé de 1,40 euro le kilo, insistant notamment sur les difficultés qu'ils rencontrent avec un tel prix à l'export, compte tenu des distorsions de concurrence avec les autres pays producteurs européens.
Ils étaient toujours absents jeudi pour la séance de cotations qui s'est achevée sur un prix moyen stable à 1,389 euro le kilo, prix de référence nationale.