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Crise de l'élevage

Plus de 15.000 manifestants à travers la France (FNSEA) (+ VIDEO)

Publié le vendredi 12 avril 2013 - 15h17

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Manifestation des agriculteurs à Beauvais pour protester contre la crise de l'élevage (© Pol-Ewen Maisonneuve)

(article mis à jour le 12 avril à 19 heures)

 

Juchés sur des tracteurs et accompagnés de leurs bêtes, plus de 15.000 éleveurs ont manifesté, le vendredi 12 avril 2013 à travers la France, selon un décompte de la FNSEA. Ils ont réclamé des mesures d'urgence face à la hausse de leurs charges et au blocage des négociations avec la grande distribution.

 

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, leur a promis, dès vendredi matin, de possibles « mesures transitoires », allant jusqu'à dire qu'« il faut arrêter de prendre les producteurs pour des vaches à lait ».

 

A Feurs (Loire), les manifestants ont pris possession de l'hippodrome dans la matinée, avec tracteurs et autres engins agricoles, autour du président de la FNSEA, Xavier Beulin, accompagnés de moutons, chèvres, vaches ou chevaux. « On va finir sur la paille », mettait en garde une banderole.

 

« Nous ne ferons de cadeaux à personne pour gagner la bataille de l'élevage en France ! », a lancé Xavier Beulin devant un millier de manifestants (1.300 personnes selon les organisateurs, 900 selon la police). « Nous ne voulons pas être les victimes de la guerre des prix que se livrent les enseignes de la grande distribution et qui nous appauvrit », a-t-il ajouté, évoquant des négociations particulièrement difficiles avec l'enseigne Leclerc.

 

« Nous exigeons la revalorisation du prix du lait dès la paie d'avril », a lancé le président de la FNSEA. Le premier syndicat agricole français et son allié des Jeunes Agriculteurs demandent que les éleveurs puissent notamment répercuter la flambée des prix de l'alimentation animale due à la hausse des prix des céréales.

 

Les producteurs de lait réclament par exemple une hausse de 3 centimes sur le litre de lait, pour compenser la hausse des charges (de 30 euros pour 1.000 litres, soit près de 10 % du prix de vente, en 2012). Le sujet est en négociation mais bloque pour l'instant sur la proposition de certaines enseignes de la grande distribution.

 

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a assuré, vendredi dans le Tarn, que le gouvernement mettait « tout en œuvre » pour que les prix du lait payé aux producteurs « augmentent rapidement ».

 

A travers la France, la mobilisation s'est concentrée dans les régions d'élevage. De 150 à 200 éleveurs bretons ont ainsi bruyamment manifesté, tôt vendredi devant la préfecture à Rennes, pour « réveiller » les autorités, tapant sur des bidons de lait et déployant une banderole : « On nous saigne comme des gorets. »

 

Dans les Ardennes, entre 150 à 250 agriculteurs ont manifesté devant la préfecture à Charleville-Mézières, selon la police et la FDSEA.

 

Entre 140 et 200 agriculteurs, d'après la police et les organisateurs, ont eux aussi manifesté à Besançon, déversant des dizaines de chariots de supermarchés devant la préfecture. Ils ont revêtu des tenues de bagnards pour symboliser l'agriculture prisonnière de la grande distribution.

 

A Cahors, entre 200 et 300 agriculteurs ont défilé, accompagnés de vaches et de brebis.

 

A Bordeaux, une quinzaine d'agriculteurs ont bloqué brièvement le pont Chaban-Delmas avec un troupeau de vaches et une dizaine de moutons.

 

Des déversements de fumier ont été signalés devant des supermarchés, dans le Rhône, en Charente et en Haute-Garonne notamment.

 

Au-delà des mesures d'urgence, la nouvelle mouture de la loi de modernisation de l'économie (LME), en juin, devrait permettre de mieux prendre en compte la variation des coûts de production subie par les agriculteurs dans les relations commerciales.

 

 

Une centaine d'éleveurs calmes et inquiets à Clermont-Ferrand

Une centaine d'éleveurs du Puy-de-Dôme représentant toutes les filières animales régionales (bovins lait et allaitant, ovins, porcs et volailles) se sont regroupés ce 12 avril devant la Direction départementale des territoires à Marmihat près de Clermont-Ferrand dans le cadre de la journée d'action nationale FDSEA-JA.

« Nous ne venons pas chercher la charité mais demandons à ce que notre production nous soit payée au juste prix », déclarent-ils d'une même voix. « La loi de modernisation de l'économie et les accords du 3 mai 2011 qui prévoient des négociations de prix en cas de hausse des charges dans l'agriculture ne sont pas respectées. Au-delà des paroles et des promesses, nous attendons des actions concrètes de la part des Pouvoirs publics et du gouvernement, souligne Claude Raynaud, président de l'UDSEA 63. Les coûts indirects indus par les obligations réglementaires contribuent aussi à l'asphyxie financière de nos exploitations. Mais sans élevages, une région comme la nôtre se transformerait en désert. »

Pour David Chauve, représentant la section laitière, des actions à court terme sont indispensables pour sauver les éleveurs laitiers d'une catastrophe économique. Une augmentation des prix à la consommation des produits laitiers par les GMS avec une répercussion directe aux producteurs en est une.

Les éleveurs d'ovins regrettent, quant à eux, l'absence d'un observatoire des prix et des marges dans leur production, qui souffre depuis le début de l'année d'un regain d'importation d'agneaux anglais et néo-zélandais dans les rayons des GMS.

L'entrevue avec les représentants de l'Etat est restée courtoise dans la volonté d'un échange constructif. D'ici au 23juin, journée de mobilisation nationale à Paris, les éleveurs attendent des avancées significatives en faveur de leur avenir à court et à long terme.

Monique Roque-Marmeys

 


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TROP FORT CE BEULIN

dimanche 14 avril 2013 - 16h56

J ESPERE QUE PERSONNE NE SERA DUPE DES GESTICULATIONS DE LA FD. L INDUSTRI-AGRICULTURE QUE PRONE XAVIER BEULIN ET SES SUJETS A BESOIN POUR SE REALISER D UNE BONNE RESTRUCTURATION. ELLE A COMMANCEE ET ELLE VA CONTINUER. UN ELEVEUR SUR DEUX DISPARAITRA RAPIDEMENT ET CELUI QUI RESTERA NE VIVRA PAS MIEUX MAIS SERA BEAUCOUP PLUS ENDETTE ET FRAGILE. BON COURAGE ET SVP NE CROYEZ PLUS EN LA VERTUE DE CEUX QUI VOUS MENENT DANS LE TROU.
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