Les agriculteurs du Poitou-Charentes bloquent depuis mardi matin une entreprise de transformation de viande à Vivonne (Vienne) à laquelle ils reprochent de travailler avec de la viande d'importation, a constaté une correspondante de l'AFP.
Avec une large banderole « Stop à la braderie des produits agricoles français » qui bloque, avec du fumier et des tracteurs, les entrées et sorties des camions de l'entreprise de transformation depuis 6h00 du matin, la trentaine d'agriculteurs de la Vienne entendent ainsi dénoncer « une entreprise qui ne joue pas le jeu avec la viande française », a indiqué Philippe Moinard, président de la FRSEA du Poitou-Charentes.
« Vivonne viande fait ses choux gras sur des importations de viandes qui sont transformées en France et qui laissent imaginer que c'est de la viande française. Ils vont chercher de la viande peu chère à l'étranger alors qu'on est dans un berceau où ils peuvent trouver facilement de la viande valorisable et transformable », a-t-il ajouté. Selon lui, « ça ne coûterait pas beaucoup plus cher aux ménages d'avoir des produits français dans les restaurations collectives notamment, qui représentent une part importante de la consommation de viande en France ».
Besoin d'harmonisation européenne
Le président de la FDSEA de la Vienne, Denis Bergeron, a pour sa part critiqué « le manque de traçabilité » des viandes importées. « Nous, agriculteurs français, on a des contraintes de traçabilité qui pèsent sur les charges et on n'est plus compétitif avec ces viandes d'“origine UE”. Avec ces viandes importées, et qui sont découpées, on retrouve écrit sur les barquettes “transformé en France”, on joue sur les mots », a-t-il pesté, réclamant « de l'harmonisation au niveau européen ».
Les manifestants doivent être rejoints par d'autres agriculteurs en provenance des autres départements du Poitou-Charentes. Ils ont par ailleurs annoncé qu'ils mèneront des actions vendredi à La Rochelle lors de l'université d'été du PS « pour sensibiliser tous les élus socialistes et toucher plus largement que le gouvernement. Les politiques doivent aussi prendre leurs responsabilités sur leurs territoires », a indiqué M. Bergeron.