« Nous demandons aux producteurs ne de pas signer les contrats individuels tant que les organisations de producteurs (OP) ne sont pas en place », a appelé Philippe Collin, le porte-parole de la Confédération paysanne, lors d'une conférence de presse à Paris le 25 janvier 2011.
« Si certains se sentent obligés de signer, nous demandons à ce que tous les contrats soient expertisés, renchérit-il. Les producteurs doivent réclamer un appui. » La Confédération paysanne les appelle à se regrouper pour comparer leurs contrats.
Elle demande à Bruno Le Maire de reporter au moins à la fin de l'année la mise en œuvre de la contractualisation dans le secteur laitier comme dans celui des fruits et légumes. Le syndicat appuie sa demande sur l'interview que le ministre a accordé à La France Agricole la semaine dernière, et dans laquelle il annonce la sortie de la législation européenne sur les OP, et a fortiori française, à la fin de 2011. A défaut, la Confédération paysanne redoute la multiplication des OP d'intégration installées à l'initiative des industriels.
Recours contre les CVO lait
Le syndicat exhorte aussi Bruno Le Maire à prendre l'initiative sur le pluralisme syndical au sein des interprofessions. « Cela ne peut plus attendre, souligne André Bouchut, secrétaire national et gréviste de la faim lors de l'occupation du Cniel il y a trois mois. Nous avons besoin de définir le nouveau périmètre de l'interprofession. » Le syndicat veut des réponses tant sur leur futur rôle que sur leurs membres (tous les syndicats représentatifs, des représentants des consommateurs, des metteurs sur le marché...).
Sans attendre, la Confédération paysanne a fait savoir qu'elle exerçait un recours en Conseil d'Etat contre l'arrêté du 22 décembre 2010 (Journal officiel du 29 décembre 2010) portant extension de l'accord interprofessionnel laitier, et en particulier des cotisations volontaires obligatoires (CVO). « Le ministre aurait dû saisir l'occasion de ce texte pour imposer la démocratie », insiste André Bouchut.