« Nous pouvons produire autrement, mais nous pourrions aussi consommer autrement », a lancé jeudi François Thabuis, président de Jeunes Agriculteurs, à ses troupes, lors du congrès national de Metz. Avec son rapport d'orientation de 2013, adopté la veille, le syndicat poursuit ses réflexions sur le développement d'un réseau de distribution de produits agricoles, alternatif à la grande distribution et géré par les producteurs.
« Nous ne parlons pas là de vente directe à la ferme, mais de la capacité de la profession de se saisir de la distribution comme elle s'est saisie de la collecte et de la transformation », a précisé François Thabuis. Un projet que JA entend mener avec les coopératives. « En choisissant de nous intéresser collectivement à la distribution de nos produits, nous montrons notre détermination à amorcer des virages pour l'avenir ! »
« Le monopole des distributeurs s'effrite »
Philippe Mangin, président de Coop de France, est venu soutenir ce projet en tribune. « Je pensais que nous avions raté le coche pour investir la grande distribution, mais non : de nouvelles enseignes, telles que GrandFrais, sont arrivées ces dernières années et ont trouvé leur place », a-t-il indiqué. Signe pour lui que « le monopole des grosses enseignes françaises s'effrite. Il faut s'y engouffrer ! »
Ce dernier a confié que Coop de France menait actuellement une réflexion sur « la façon dont les coopératives pourraient prendre place dans la distribution autour d'une démarche de proximité ». Avec notamment cette interrogation : « comment occuper une vraie place dans les grandes métropoles ? » Réponse : « dans les prochains mois », à la restitution des travaux.
Mise en garde
Invité à clôturer ce congrès, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a salué « les positions courageuses de JA », mais a aussi mis en garde l'assemblée : « Plus on s'éloigne du métier d'agriculteur, plus on est confronté aux différentes positions entre distributeurs, consommateurs et producteurs. Il faut bien réfléchir stratégiquement aux conséquences ! »
Ni lui, ni Philippe Mangin n'ont en revanche réagi sur les autres points – plus polémiques – du rapport d'orientation des jeunes, consacrés au « dépoussiérage » de la coopération en agriculture. En particulier en ce qui concerne la gouvernance des coopératives : JA souhaite notamment limiter à 60 ans l'âge d'éligibilité des administrateurs et à 10 ans le nombre d'années passées à chaque niveau de responsabilité (administrateur, membre de bureau et président).
Il a par ailleurs posé le principe de non-cumul des mandats entre plus de deux organisations agricoles, et souhaité que l'indemnité mensuelle des présidents de coopératives ne dépasse pas 100 % du Smic. Pas sûr que ces mesures, révolutionnaires pour plus d'une coopérative, trouvent écho du côté des aînés...
Toujours les coops
samedi 08 juin 2013 - 13h49
croyez vous vraiment que les coops ont bien travaillé tant dans la collecte que dans la transformation (Spanghero =Lur Berri ,et biend'autres )les coops laitières sont bien souvent celles qui paient le moins bien leurs producteurs ,c'est surtout les directeurs de toutes ces coops qui gagnent bien mieux leur vie que les PAYSANS moutons qui ont suivi tête baissée,elles ont toutes les yeux plus grands que le ventre!Elles deviennent des groupes tellement importants qu'on en a oublié l'ESPRIT COOPERATIF de base ,la coop à été crée par des paysans pour des paysans,il faut remarquer qu'aujourd'hui c'est plutôt contre les paysans car ce importe le plus à tous leurs dirigeants c'est de pouvoir se payer de bons salaires,quant aux adhérents ,on s'en fout un peu !