L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a rendu public, vendredi 30 octobre, un avis concernant les composts contenant des matières d'intérêt agronomique issues du traitement des eaux (Miate) ayant une teneur en P2O5 comprise entre 3 et 4,5 %.
« La limitation à 4,5 % (masse brute) en P2O5 proposée pour le critère phosphore dans la version du projet de norme NF U 44-295 ne se justifie pas d'un point de vue agronomique, estime l'Anses. Les doses d'apport des composts de Miate candidats à la mise sur le marché sous couvert du projet de norme NF U 44-295 doivent être raisonnées non seulement au regard de leur qualité d'amendement organique mais aussi de leur valeur fertilisante. »
« La revendication de l'effet engrais sera d'autant plus importante que la teneur en phosphore des composts visés sera élevée. Par ailleurs, plus la teneur en phosphore est élevée, moins la dose d'apport de compost doit être importante et, de fait, moins la quantité de contaminants apportée au sol est élevée », poursuit l'agence.
Elle estime par ailleurs que toute modification des critères et/ou des valeurs de référence relatifs aux contaminants susceptibles d'être présents dans les composts de MIATE devrait concerner l'ensemble des normes visant ces matières.
Ainsi l'Anses conclut que « l'innocuité vis-à-vis de la santé publique et de l'environnement des composts contenant des matières d'intérêt agronomique issues du traitement des eaux ayant une teneur en P2O5 supérieure à 3 % de masse brute est assurée au même titre que les matières fertilisantes répondant aux critères de la norme NF U 44-095.
« L'efficacité amendante des composts de MIATE est reconnue. Leur potentiel fertilisant peut varier selon les procédés de déphosphatation mis en place. La limitation de la teneur en P2O5 à 4,5 % de masse brute proposée n'est pas justifiée et n'est pas cohérente avec le potentiel nutritionnel du phosphore des composts de MIATE et leur utilisation en tant qu'engrais. Sur le moyen terme, la biodisponibilité du phosphore dans ces matières fertilisantes est comparable à celle d'un engrais minéral soluble. »
En conséquence, « la valorisation agricole des composts contenant des matières d'intérêt agronomique issues du traitement des eaux ayant une teneur en P2O5 supérieure à 3 % sous couvert d'une norme d'application obligatoire est considérée comme acceptable. »