Le potentiel de rendement de la récolte française de colza est affecté par les conditions sèches rencontrées cette année dans beaucoup de régions, même si les situations sont contrastées, selon les dernières observations publiées par le Cetiom (Centre technique des oléagineux et du chanvre industriel).
Dans le Nord et l'Est du pays, « le fait marquant de la campagne est la sécheresse qui dure. Ces conditions sèches sur la majorité des surfaces constituent le facteur aggravant de tous les autres problèmes que l'on peut rencontrer en limitant les capacités de compensation du colza », a-t-il expliqué dans une note datée du 5 mai 2011.
« La sécheresse se fait durement sentir sur les argilo-calcaires superficiels, d'autant plus quand l'on se retrouve sur des structures de sol dégradées », a-t-il précisé.
« La baisse des températures et les quelques pluies apportent un répit aux plantes sans modifier fondamentalement la situation de manque d'eau. Les prévisions météorolgiques à moyen terme ne sont pas encourageantes », notait-il, le jeudi 5 mai 2011.
« On s'achemine donc vers une accentuation des contrastes : sur sols superficiels et/ou enracinements médiocres, le potentiel est déjà bien entamé, en sols profonds et/ou plantes bien enracinées, les jeux ne sont pas encore faits, mais si l'absence de pluies efficaces (au moins 15/20 mm) persiste, le potentiel de rendement sera également affecté », a conclu le centre régional.
Dans la zone Poitou-Charentes, Vendée et Limousin, « les colzas sont complètement défleuris depuis au moins une semaine (...). Le remplissage des siliques sera dépendant de la pluviométrie très variable selon les secteurs (orages). La grêle a fait quelques dégâts sur siliques mais de façon très ponctuelle », a observé le Cetiom, au 6 mai 2011.
Dans la zone Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie, « les parcelles à bon potentiel sont encore très largement majoritaires, avec un bon état sanitaire, surtout du point de vue des maladies, mais le retour de pluies se fait attendre surtout au nord de la Loire, avec parfois des situations critiques. Chaque jour qui passe ainsi voit le potentiel de rendement diminuer », a-t-il ajouté.
« De nombreuses parcelles cumulent ce handicap climatique avec des attaques sévères de charançon des tiges, ou de méligèthes ».
Dans la zone Sud, « la phase de "remplissage des grains" a commencé et l'absence prolongée de précipitations dans certains secteurs (Gers, Lot-et-Garonne, Lot...) pénalise actuellement cette étape. D'autres secteurs ont au contraire bénéficié de pluies significatives (Lauragais...), ce qui devrait être favorable au remplissage des grains et compenser une nouaison réduite », a observé le centre régional du Cetiom.
« Globalement, les rendement sont attendus à la baisse par rapport à 2010. Dans le Sud-Est comme dans le Sud-Ouest, l'absence prolongée de pluies s'est faite sentir en particulier sur les sols moyennement profonds et superficiels et la nouaison en a été pénalisée », a-t-il conclu, vendredi.
Plus d'informations sur le site du Cetiom.