En Chine, le nombre d'habitants des villes a dépassé celui des campagnes, l'urbanisation effrénée et l'exode rural massif posant de multiples défis au pays le plus peuplé de la planète.
A la fin de 2011, la Chine comptait 690,79 millions de citadins, contre 656,56 millions de ruraux, a annoncé mardi le Bureau national des statistiques (BNS). Les urbains représentent désormais 51,27 % d'une population totale de 1,347 milliard de personnes. Il y a trente ans, seul un Chinois sur cinq résidait en ville.
Selon le BNS, le nombre d'habitants des zones urbaines s'est accru de 21 millions de personnes sur un an, tandis que celui des campagnes chutait de 14,5 millions. La Chine enregistre une envolée de l'urbanisation et un exode rural massif induit par la décollectivisation de l'agriculture et l'industrialisation du pays qu'autorise l'abondance d'une main d'œuvre à faible coût.
Cette très rapide urbanisation ne va pas sans créer des tensions, alors que les ruraux chinois fraîchement installés en ville ne bénéficient pas des mêmes droits, notamment en matière d'accès aux services sociaux, de santé et d'éducation, que les citadins détenteurs d'un certificat de résidence (« hukou ») officiel. La situation est particulièrement tendue dans les régions où les migrants – dont le nombre dépasse les 220 millions – représentent une part importante, sinon la majorité de la population.
Tandis que de nombreuses villes petites ou moyennes continuent à encourager activement la venue des ruraux, d'autres mégalopoles ont changé de politique. Pékin et Shanghai ont déjà clairement établi qu'elles désiraient juguler l'augmentation de leur population.