Global Bionenergies a annoncé lundi avoir produit son premier lot d'essence renouvelable, obtenu à partir de matière végétale, qui sera livrée jeudi au groupe automobile allemand Audi avec qui la jeune start-up de chimie verte a noué un partenariat.
Global Bioenergies a ainsi « réussi à produire de l'essence pure que l'on peut mettre dans un moteur et qui se comporte exactement comme de l'essence tirée du pétrole, et c'est cela qu'on livre à Audi », a indiqué à l'AFP Marc Delcourt, le président de la société.
Audi, qui a noué un partenariat en janvier 2014 avec Global Bioenergies pour le développement de ce supercarburant, de l'isooctane, va désormais faire des tests pour ensuite faire rouler des voitures avec cette essence biosourcée.
La semaine dernière, Global Bioenergies avait annoncé avoir réussi à transformer l'isobutène gazeux en un liquide contenant des carburants similaires à ceux extraits du pétrole. Son cours de Bourse avait alors bondi de près de 15 % sur la journée.
Paille de blé, tiges de maïs...
L'isobutène, un gaz dérivé du pétrole, est notamment utilisé dans la pétrochimie. Global Bioenergies le produit à partir de matière végétale (glucose de blé, paille de blé, tiges de maïs ou copeaux de bois) sur son pilote industriel de Pomacle-Bazancourt, près de Reims (Marne).
Parmi d'autres usages, l'isobutène peut être transformé en isooctane, une superessence utilisée pour améliorer les essences dont le taux d'octane est insuffisant, mais qui peut aussi servir de carburant autonome.
Contrairement aux autres biocarburants, comme le bioéthanol, l'essence renouvelable produite par Global Bioénergies est « totalement miscible, c'est-à-dire qu'on peut la mélanger sans limite de proportion » avec l'essence classique, explique Marc Delcourt.
Du pilote industriel à l'usine
Après la mise en service réussie de son pilote industriel, la société a commencé il y a quelques semaines la construction d'un démonstrateur industriel en Allemagne, qui pourra produire 100 tonnes d'isobutène par an. Sa mise en service est prévue « au deuxième trimestre de 2016 », selon Marc Delcourt. Il permettra de « produire des lots d'isobutène transformable en essence dans une quantité qui commencera à permettre de faire rouler des flottes de voitures », ajoute-t-il.
Mais la jeune entreprise innovante vise désormais la commercialisation à grande échelle avec la construction d'une première usine. La société cherche à intéresser des industriels qui se chargeront du financement, de la construction et de l'exploitation d'une telle unité.
« Notre développement technologique apporte un crédit croissant à Global Bioenergies, qui permet d'attirer des industriels sur des projets de plus en plus importants », assure Marc Delcourt.
Performance technique
mardi 19 mai 2015 - 16h01
Sur le papier, c'est une belle performance technique. Après, les quantités en jeu sont négligeables. Pour assurer une production significative de biocarburant, il faudrait engloutir des quantités phénoménales de sources fibreuses. Je ne pense pas que nous puissions les produire. Sans oublier les fameuses taxes sur les produits pétroliers qui renchérissent artificiellement le prix des carburants. La voie des micro algues semble plus prometteuse comme alternative aux pétrole car elle ne rentre pas en concurrence avec l'alimentaire.