Les analystes de FranceAgriMer ont annoncé ce mercredi 8 juin 2011 leurs premières estimations de production pour la campagne 2011-2012, lors de la conférence de presse organisée à l'issue du conseil spécialisé des céréales.
Sans surprise, les récoltes de céréales à paille sont en baisse. Le rendement moyen du blé tendre déclinerait de 15 %, à 61,5 q/ha, entraînant une production de 31 Mt, en baisse de 13 % par rapport à l'an dernier. La production de blé dur est attendue en repli également à 1,9 Mt. La récolte d'orge (hiver et printemps) se replierait de 12 %, à 8,7 Mt. Le ministère de l'Agriculture qui publiait ses chiffres dans la foulée estime à 6,2 Mt les récoltes pour les seules orges d'hiver avec un rendement de 57 q/ha.
Dans ce contexte, la physionomie du marché devrait être chamboulée l'année prochaine. FranceAgriMer estime que l'orge sera moins exportée et moins utilisée en alimentation du bétail, en raison de l'absence de stocks d'intervention et de stocks de report très faibles. En revanche, le blé devrait retrouver le chemin des formulations d'aliments pour animaux.
Etonnamment, les exportations de blé tendre vers les pays de l'Union européenne seront amenées également à croître (600.000 t) pour passer à 7 Mt. L'Allemagne pourrait laisser à la France le débouché des pays du Benelux, qui avaient été friands de blé fourrager allemand l'an dernier. En revanche, l'approvisionnement des pays de l'Europe du Sud ( Grèce, Espagne, Italie, Malte, Chypre) devrait être davantage disputé, avec la compétition de la Roumanie, de la Bulgarie, mais également des pays de la mer Noire.
Le rationnement en blé se fera réellement pour les exportations vers les pays tiers. Après avoir expédié 13,2 Mt au cours de cette campagne, selon les dernières estimations, la France n'exporterait plus que 6 Mt. « On devrait assister à un recalage. On repasserait à un niveau d'exportation vers les pays tiers plus conforme à des années normales, (après deux années exceptionnelles, NDLR) », observe Rémi Haquin, président du conseil spécialisé. Les pays de la mer Noire prendraient alors le relais des exportations françaises.
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jeudi 09 juin 2011 - 10h31
- 13%. ! Le chiffre est très optimiste. Ce sera beaucoup moins. Si tel était le cas la situation ne serait pas catastrophique et les assureurs n'auront pas à intervenir (ce qui ne semble pas correspondre à leurs prévisions!) car le seuil de perte de 25% ne serait pas franchi (ce qui signifie d'ailleurs qu'il ne le sera jamais et remettrait en question l'intérêt de s'assurer contre la sécheresse.: pourquoi s'assurer sachant qu'on ne sera jamais indemnisé!). Ce chiffre ressemble donc à de l'intox pour ne pas affoler plus le marché.